J’attends un peu d’être en retard avant d’me sortir du lit Pas d’réveil en fanfare, c’est un état d’esprit J’attends qu’le lait dans l’bol ait la couleur des céréales Et c’est réel en général pas d’réveil idéal J’attends qu’la journée m’attende avant d’la démarrer J’aime bien tourner un peu en rond quand mon programme est carré J’attends qu’les infos dans l’poste annoncent de bonnes nouvelles J’pourrais attendre longtemps, je préfère me faire la belle Alors j’attends l’ascenseur, et puis j’attends les feux verts J’attends des sourires sincères et quelques esprits ouverts J’attends la fin des bouchons pour espérer être à l’heure A un rendez-vous à la con, j’attends d’être de bonne humeur J’attends qu’la journée avance, pour me sentir avancer Nonchalance insensée et patience associée Insouciant des heures qui glissent, le temps restant relatif En fait j’attends concrètement de retrouver un objectif
J’attends que l’inspiration vienne frapper à ma feuille J’attends que le besoin d’écrire ait déjà passé l’seuil Et quand j’attends, j’regarde, et parfois j’désespère De voir le monde autour de moi qui tourne la tête à l’envers J’attends qu’y’ait plus besoin en France du CV anonyme Pour embaucher des français qui ont une autre origine J’attends la fin d’l’hypocrisie et sans priser j’attends La fin d’un système qui avoue son racisme lattant J’attends aussi bêtement la fin du pouvoir absolu Des actionnaires, des dividendes, des profits, c’est tendu Comme la vie des hommes dépend du mot rentabilité Derrière les chiffres se jouent des drames dans une étrange banalité Alors j’attends et j’observe et j’me surprends à m’taire D’une patience coupable j’attends et j’entends les charters J’attends et j’étends l’analyse sur l’ensemble de la période Et je constate que l’être humain n’est vraiment plus à la mode
Le fait d’attendre c’est bon signe, c’est qu’t’as du temps devant toi Peut-être plus devant qu’derrière, enfin c’est c’que tu crois Car je sais pas c’que s’ra ma route dans les prochains jours Elle peut très bien s’arrêter net dès l’prochain carrefour Alors j’attends plus d’être pressé mais je m’empresse de n’plus attendre Je dois m’rendre compte que chaque seconde n’a aucun compte à m’rendre Puisque le temps n’m’attend pas, moi je l’attends d’moins en moins Et je remets à aujourd’hui c’que j’ai envie de faire demain Alors quand j’peux j’agis et quand j’le sens j’m’exprime Ca changera p’t’être pas l’monde mais si tu sais lire entre les rimes Tu comprendras ma pensée et mes façons d’avancer Avant qu’il soit trop tard je me prépare et j’essaie J’attends toujours l’ascenseur, j’attends toujours les feux verts Mais j’ai le sourire sincère et je garde l’esprit ouvert Alors je rentre chez moi enfin pour une soirée sabbatique Et j’attends l’sommeil serein sur un vieux son d’lunatique