J'avais 15 ans. Pour mon premier échange scolaire. J'embrassais Natalia Poutine. Son père ? Un simple agent du KGB en mission à Leipzig. Directeur de la Maison de l'Amitié germano-soviétique. C'est en fouillant dans son cartable à la récré que je suis tombé par hasard sur le plan détaillé d'une expérience nucléaire à l'échelle humaine. Dans une petite ville paumée au fin fond de l'Ukraine. En bon fayot, je caftai tout à la maitresse. Un croisement de Mata Hari et d'Ursula Andress qui allait faire de moi un citoyen cynique au service de Sa Majesté... la République.
Je vais, je viens dans les cercles étroits du pouvoir. Avec pour seul permis celui de deviner ce qui se cache dans les replis d'une robe du soir. Qui en tombant se confiera sur l'oreiller. Pour parfaire mon éducation de vrai salaud, on m'envoya de l'autre côté du rideau. Dans ces pays où quand vous dites "I come from France". Même les muettes se confondent en confidences. En échange de quelques "Je t'aime" bien à propos. J'empochais les derniers fax du Politburo. En échange d'une imitation, tout nu, de Jacques Brel. J'avais les notes estampillées "confidentiel".
Au chaud sous ma couverture d'étudiant coco. Bien des pionnières finirent par cracher le morceau. Et c'est ainsi que 10 mois avant le 9 novembre. La chute du mur commença sous ma robe de chambre. Dans les garden-parties des grands de l'U.S.S.R. On se pousse du coude: "Mais quel est ce charmant garçon ?" De vieux apparatchiks convertis aux affaires s'enquièrent de mes talents d'homme lige pour la Maison. Après ma période de rodage chez les rouges. Après avoir tiré à peu près tout ce qui bouge. On me confia une mission bien plus délicate: réconcilier les filles Rabin et Arafat.
Je vous laisse imaginer autour de quoi. La musulmane et la juive ont uni leurs doigts. Et mes efforts pour cacher de quel côté je penche. 2 mois plus tard: poignée de main à la Maison Blanche. Ayant levé le voile sur de fabuleux trésors. Je demandais ma mutation en Afrique du Nord jusqu'à ce qu'une fatwa de grands frères lancés à mes trousses. Ne viennent troubler mes narguilés d'après couscous. Aux réceptions privées de Monsieur l'Ambassadeur. Des diplomates jouffus me présent leur fille cadette. Sans se douter qu'il me faudra moins de 2 heures. Pour faire le tour de leurs informations top-secrètes.
Pour semer la bande de talibans toujours à mes basques. Je me réfugiais en principauté monégasque. J'en profiais pour cuisiner un peu les filles de Rainier... "Alors comme ça, Papa lave son argent sale en famille ?" Si dans 9 mois vous apercevez Stéphanie. Le ventre gonflé sur une plage, en une de "Voici" Cette fois, vous creusez pas la tête pour savoir qui est le père. Je vous l'accorde, c'est pas la mission dont je suis le plus fier. Avant d'aller faire mon rapport "place Beauvau" Je m'autorisai un dernier petit tour au casino. Quand d'un seul coup mon coeur d'artichaut s'arrêta net. Sur une grande Russe en train de jouer à la roulette.
Natalia me décocha un regard glacial. A pétrifier un escadron du SAS. "Salaud ! 15 ans que j'attends ne serait-ce qu'une carte postale." "Ben euh, c'est que... je me souvenais plus de ton adresse. De son sac à main brodé en peau de Tchétchène. Elle ressortit la vieille carte jaunie de l'Ukraine. Y'avait nos noms tracés au crayon de couleur "Sacha lioubit Natalia Poutine for ever" (Plus de place pour la suite.)