Un aigle noir a plané sur la ville, Il a juré d'être victorieux, De tous côtés, les corbeaux se faufilent Dans les sillons et dans les chemins creux. Mais tout à coup, le coq gaulois claironne : Cocorico, debout petits soldats ! Le soleil luit, partout le canon tonne, Jeunes héros, voici le grand combat.
Et Verdun, la victorieuse, Pousse un cri que portent là-bas Les échos des bords de la Meuse, Halte là ! on ne passe pas... Plus de morgue, plus d'arrogance, Fuyez barbares et laquais, C'est ici la porte de France, Et vous ne passerez jamais.
Les ennemis s'avancent avec rage, Énorme flot d'un vivant océan, Semant la mort partout sur son passage, Ivres de bruit, de carnage et de sang; Ils vont passer... quand relevant la tête, Un officier dans un suprême effort, Quoique mourant, crie : À la baïonnette Hardi les gars, debout, debout les morts !
Et Verdun, la victorieuse, Pousse un cri que portent là-bas Les échos des bords de la Meuse, Halte là ! on ne passe pas... Plus de morgue, plus d'arrogance, Fuyez barbares et laquais, C'est ici la porte de France, Et vous ne passerez jamais.
Mais nos enfants, dans un élan sublime, Se sont dressés; et bientôt l'aigle noir, La rage au cœur impuissant en son crime, Vit disparaître son suprême espoir. Les vils corbeaux devant l'âme française Tombent sanglants, c'est le dernier combat Pendant que nous chantons la Marseillaise, Les assassins fuient devant les soldats.
Et Verdun, la victorieuse, Pousse un cri que portent là-bas Les échos des bords de la Meuse, Halte là ! on ne passe pas... Plus de morgue, plus d'arrogance, Fuyez barbares et laquais, C'est ici la porte de France, Et vous ne passerez jamais.