Il est six heures au clocher de l’église. Dans le square les fleurs poétisent. Une fille va sortir de la mairie. Comme chaque soir je l'attend,elle me sourit. Il faudrait que je lui parle à tout prix.
Je lui dirai les mots bleus. Les mots qu'on dit avec les yeux.
Parler semble ridicule. Je m’élance et puis je recule. Devant une phrase inutile Qui briserai l'instant fragile D'une rencontre. Une rencontre...
Je lui dirai les mots bleus. Ceux qui rendent les gens heureux.
Je l’appellerai sans la nommer. Je suis peut-être démodé. Et le vent d'hiver souffle en avril. J'aime le silence immobile. Une rencontre... Une rencontre...
Il n'y a plus d'horloge, plus de clocher. Dans le square les arbres sont couchés. Je reviens par le train de nuit. Sur le quai, je la vois qui me sourit. Il faudra bien qu'elle comprenne, à toux prix.
Je lui dirai les mots bleus. Les mots qu'on dit avec les yeux.
Toutes les excuses que l'on donne, Sont comme les baisers qui s’envolent. Il reste une rancœur subtile, Qui gâcherai l'instant fragile, Qui nous retrouverai. Nous retrouverai.
Je lui dirai les mots bleus. Ceux qui rendent les gens heureux.
Une histoire d'amour sans paroles. On n'a plus besoin du protocole. Et tous les longs discours futiles Terniraient quelque peu le style De nos retrouvailles. Nos retrouvailles.
Je lui dirai les mots bleus. Les mots qui rendent les gens heureux. Je lui dirai les mots bleus. Je lui dirai... Je lui dirai... Je lui dirai... Je lui dirai...
Je lui dirai les mots bleus. Les mots qui rendent les gens heureux. Je lui dirai tous les mots bleus. Je lui dirai... Je lui dirai... Je lui dirai... Je lui dirai... Je lui dirai...