La dame aux Camels lights Jette du bout des lèvres des ronds, Des auréoles provisoires Qui canonisent les garçons.
On hésite à s'approcher, Allant clopin clopant, Mélanger sa fumée Le cœur tambour battant.
Atteindre enfin le trône, Comme les rois de jadis, Lui faire l'aumône, De baisers factices.
La dame aux camel lights Jette du bout des lèvres des sons, Des paraboles passe-murailles Qui font rougir les garçons.
Elle impose sur les bouches Un rictus gêné, Dès lors que l'on louche Sur son intimité.
Combien de nuits encore Restera-t-il à fumer Pour la voir endormie Serrrée à mes cotés ?
Marguerite Serre entre ses doigts Marguerite, Un autre que moi.
La dame aux Camels Light Jette du bout des lèvres des sorts, Des sortilèges invisibles Qui pénètrent l’âme et le corps.
Unissant le caprice À la bienfaisance, Je me hisse et me lance À l'assaut des critiques.
En tenant dans mon dos Un bouquet de fleurs blanches, J'ai l'air un peu idiot Des charmeurs du dimanche.
Marguerite Serre entre ses doigts Marguerite, Un autre que moi.
J'aimerais lui crier Que je suis un « tout seul » Timide et prisonnier, Que je porte le deuil De ne pouvoir lui parler, Ne se rendant pas compte Qu'elle nuit à ma santé Quand elle ouvre l'école Du crime passionnel En restant comme une folle À battre la semelle, Je la vois qui s'allume Une autre cigarette Et c'est moi qu'elle consume, Une de trop, une de trop…
La dame aux Camels Light jette du bout des lèvres des « si » « Si le coeur t'en dit, Tu peux venir, toi aussi, T'asseoir ici. »
Je regarde derrière moi, À qui parle-t-elle ? Je me montre du doigt, M'installe à côté d'elle.
En partageant son cercle Et ses ronds de fumée Dessinent en l'air des coeurs, Je me retiens d'espérer.
Marguerite Serre entre ses doigts Marguerite Un bouquet de camélias.
Marguerite Me serre entre ses bras Marguerite, Me voilà lauréat !