Je porte à l'auriculaire une chevalière Un point quatre carat, large comme ma face On dit que je prends des airs, je fais des manières Mais quand je donne ma main, tu l'embrasses
Quand mes fesses plissées s'enfoncent dans le cuir Mon pouvoir est bien en place Et je lâche pour moi-même un sourire Aussi loin que me ramènent mes souvenirs sur Terre J'ai toujours rêvé d'être un gangster
Un affranchi, c'est tout réfléchi Et je remercie Martin Scorsese et Joe Pesci Nous célébrons toute votre classe éternelle Lors de nos joutes au petit vin blanc, sous les tonnelles
Entre toutes les familles du milieu Les règles sont strictes et chacune a son territoire de jeu Inutile pour un chanteur aphone de Noisy-le-Sec De vouloir faire la nique aux voix surpuissantes du Québec Un jour, un frimeur de Passy se mit à faire du ragga dub style Des gars de Saint-Denis sont venus chez lui et l'ont criblé de balles vocales Inutile de jouer l'imposture Les faux Django se prennent des cartouches De riffs manouches À coup sûr
Élevé au Godfather un, deux, trois Jamais vu de vrais guns ailleurs qu'au cinéma, au casino En costard mauve un freak dans la mafia Philosophie de Sicile, omerta Mes amis, mon clan, mes frères, mes good fellas Nos guitares sont des FAMAS Et nos basses font trembler les bougnats Quand dans les brumes du Quartier Latin On entend se friter les petits chanteurs du quotidien
Je porte sous mon suaire un complet gris clair Et les fils de soie recouvrent ma carcasse Avoir l'art et la manière de quitter la Terre Pleuré par la mamma et touché par la grâce Et mon âme libérée retourne dans la Lune Les étoiles ont trop la classe Et je restitue mon corps sans rancune Aussi loin que me mène mon chemin dans l'univers Transporté par des airs de gangsters De la chanson française d'après-guerre