Pour ne pas oublier
Et empêcher le temps d'éroder les consciences, de consumer
les mémoires et d'aplatir les choses vécues dans un même flou recroquevillé,
Pour ne pas vivre chaque jour un peu moins mais bien chaque
jour un peu plus,
Et inscrire dans ma chair le temps informel,
Structurer la pensée par de l'encre liquide, du noir sur du
blanc, du sable sur la peau, du sang dans les veines,
Parce qu'on est enfant, femme, vieux, chat ou autre à la
fois
Quelle que soit l'apparence du front, de la bouche, des
cernes, on est le même, au fond,
Parce qu'une énergie sourde nous anime chaque jour, l'un
après l'autre, dans une continuité bien linéaire mais qui n’est pas courue
d’avance,
On peut toujours redistribuer les cartes
Parce que la mémoire est notre seul lien, notre seul bien
Parce qu’on chante avant de parler,
Parce qu’on chante avant de parler
Je n’aurai plus peur
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