La belle s’en va au jardin des amours C’est pour y passer la semaine Son père qui la cherche partout Et son amant en est en peine.
Y a un berger là-bas dans la prairie Si il l’a vue qu’il nous renseigne : “Berger berger, mon doux berger N’avez-vous pas vu la beauté même ?”
“De quelle couleur était-elle habillée ? Est-elle en soie ou bien en laine ?” “Elle a un jupon blanc satiné, Une jolie robe couleur de rose.”
“Elle est là-bas au jardin des amours, Assise sus l’bord d’une fontaine, Elle tient un p’tit oiseau dans sa main A qui la belle raconte toutes ses peines.”
“Mon p’tit oiseau, tu es donc bien heureux D’être entre les mains d’ma maîtresse, Moi je suis bien son amoureux Et je ne peux pas m’approcher d’elle.
Faut-il être aussi près du rosier Sans pouvoir même cueillir la rose ?” “Cueillez cueillez, cher amant cueillez, C’en est pour vous qu’la rose est belle.”
“Faut-il être aussi près du ruisseau Pour endurer la soif que j’endure ?” “Buvez, buvez, cher amant buvez, C’en est pour vous qu’le ruisseau coule.”