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audio_texte - Du Panthéon à Buenos Aires | Текст песни

Taisez-vous: je mange

par René Goscinny

Du Panthéon à Buenos Aires

C'est le 14 août 1926 que mon frère aîné a cessé d'être fils unique. Il ne me l'a jamais pardonné. Je suis né dans le 5-e arrondissement, pas très loin du Panthéon, et comme c'est pratique ! « Aux Grands Hommes, la Patrie Reconnaissante », c'est assez rare qu'on vous le dise à votre naissance. Je suis parti de France en 1928 en emmenant mes parents et je suis resté en Argentine jusqu'en 1945. Quand je suis arrivé en Argentine, c'était merveilleux : pour notre arrivée, il y avait des guirlandes, un défilé militaire et un feu d'artifice. Vraiment, ils savent recevoir. J'ai appris bien longtemps après que c'était la fête nationale argentine. Je suis allé à l'école en espagnol et en français : il était obligatoire de faire son école primaire en espagnol, et j'ai fait mon école primaire française en même temps. Puis je suis passé au lycée français de Buenos Aires. C'est ainsi que, à présent, je puis dire comme ça, facilement, sans hésitation, « deux plus deux égale cuatro ».

Déjà, en ce temps-là, j'aurais fait n'importe quoi pour faire rire les copains. Et pour les faire rire, ceux-là, il fallait vraiment faire n'importe quoi. J'étais un garçon timide et, maintenant, je suis un grand jeune homme timide. J'étais très bon élève, parce qu'on m'avait dit que ça se faisait. Je croyais qu'un premier de la classe avait moins d'ennuis. C'est une erreur : le premier de la classe a autant d'ennuis que le dernier. J'étais un petit garçon absolument pas sportif.

Je ne me battais jamais, on me battait. Pas souvent d'ailleurs, parce que je ne restais jamais longtemps là quand ça se gâtait.

Oui, bien sûr, je faisais des petits dessins dans les marges de mes cahiers. J'avais un copain, lui, c'est des chiffres qu'il dessinait dans ses marges. Il est devenu éditeur. Ah oui ! en classe, j'avais fait un journal que j'étais seul à composer et à illustrer. J'étais d'ailleurs assez seul à le lire aussi. Je me demande encore ce que je suis allé faire aux Etats-Unis. L'un de mes oncles, qui habitait là-bas, m'avait écrit : « Il faut venir aux States ». Et moi, quand on me dit les choses avec une certaine énergie, je marche toujours. Bref, j'y suis allé avec ma mère et, en posant le pied sur le sol des USA, j'ai commencé à me demander ce que je faisais là. Comme les Américains se posaient la même question... Mais très vite, ils m'ont donné une raison d'être: ils m'ont rappelé dans leur armée. Moi, ça ne me disait pas trop, et puis j'avais envie de retourner en France. Je suis donc allé au consulat français pour demander s'il n'y avait pas une façon de s'en tirer. Ils m'ont dit d'aller voir l'attaché militaire. Celui-ci, qui était extrêmement naphtaliné, m'a dit : « Vous engager dans l'armée française ? Mais vous êtes fou ! Dans l'armée américaine, vous serez bien mieux : vous aurez des œufs tous les matins ! »

Moi qui ne mange jamais rien le matin, ça m'a encore plus dégoûté, et j'ai dit non, non, je veux m'engager dans l'armée française. On m'a donné un uniforme, un ordre de mission (vous pensez si ça fait sérieux), et je me suis embarque sur l'Ile de France. Langouste tous les jours. C'était supportable. En France, à mon arrivée, on m'a demandé ce que je savais faire J

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