Tout le village est en fleurs : il y a des géraniums aux balcons, des azalées et des rhododendrons dans les jardins. Aurélie et Nicolas se sourient. Ils se promenent, main dans la main, dans les ruelles du village. Enfin, ils s’arretent devant la vitrine d’un joaillier.
— Tu es vraiment sûre ? demande le jeune homme en serrant la main de sa fiancée.
Il l’embrasse. La jeune fille rougit, puis elle pousse la porte du magasin.
— Bonjour, monsieur, nous voudrions choisir une bague, dit Aurélie.
— Mais nous avons déjà la pierre, ajoute Nicolas.
Il sort une petite boite bleue de sa poche et il l’ouvre.
— C’est une magnifique opale ! s’exclame le joaillier.
Puis, il examine la pierre de plus près avec une loupe.
— Il est difficile de voir des pierres comme celle-ci dans le coin ! Elle présente des veines bleues et vertes vraiment extraordinaires !
— Elle vient de très loin, d’Australie pour être précis, explique Nicolas.
— Alors, il faut une monture speciale pour une pierre speciale ! dit le joaillier. Attendez-moi un instant...
L’homme s’éloigne. Lorsqu’il revient, il tient une monture très élégante dans la main.
— Quelle merveille ! s’exclame la jeune fille avec enthousiasme. J’ai hâte de la porter !
Une heure plus tard, Aurélie et Nicolas sont assis à la terrasse d’un café, sur la place du village.
— Tu es heureuse ? demande Nicolas.
— Oui, très heureuse ! répond Aurélie en le serrant dans ses bras.
— Alors, à quand le mariage ? demande une jolie jeune fille aux
longs cheveux roux.
— Émilie, quelle bonne surprise ! Je ne t’avais pas vue arriver...
— Je ne voulais pas vous déranger ! dit Émilie.
— Mais tu ne nous déranges pas du tout ! Assieds-toi, ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vues.
Aurélie ne résiste pas à l’envie de montrer sa bague de fiancailles à son amie.
— Quelle merveille ! s’exclame Émilie. Je n’ai jamais vu...
La jeune fille ne termine pas sa phrase : un jeune homme en uniforme vient d’apparaître au coin de la rue. Il avance d’un pas assuré, le sourire aux lévres.
— Monsieur Luciani, venez vous joindre à nous ! Nous allons porter un toast ! dit Aurélie.
— Ah bon, et à quoi ?
— Au succes de votre enquète, bien sûr, et puis...
Aurélie a les yeux qui brillent.
— Et puis ?
— A notre mariage ! Nicolas et moi, nous allons nous marier...
— Toutes mes félicitations ! s’exclame le gendarme.
Mais depuis qu’il s’est assis à la table, il ne quitte pas Émilie des yeux... Il a toujours aime les jeunes filles aux cheveux roux... Apparemment, cela ne dérange pas Émilie. Bien au contraire ! ≪ Quelle belle journée, se dit Luciani, soudain de très bonne humeur. Le soleil brille, il fait bon... Pourquoi retourner en Corse ? Je crois qu’on a encore besoin de moi ici... Après tout, je pourrais aller à Saint-Florent pendant les vacances ! Et le reste du temps, je vivrais la... tout près de ce magnifique lac d’Annecy ! C’est un endroit magique et je ne pourrais rêver mieux ! ≫