Un curieux va-et-vient Tout est silencieux à l'Auberge du vieil orme. Luciani a décidé de passer à l’action : quelqu’un cherchera les diamants, c’est évident... et ce quelqu’un est l’assassin de Serge Morel. Le gendarme veut le surprendre. Il attend depuis des heures, caché derriere les épais rideaux de la chambre à coucher de la victime. Soudain, il entend des pas dans le couloir. Quelqu’un ouvre la porte : un homme et une femme entrent dans la chambre. — J’ai déjà cherché partout. Ils ne sont pas ici, dit la femme. — Mais où sont-ils alors ? demande l’autre d’un ton énervé. L’adjudant reconnaît les voix de Nicolas et de sa sœur Delphine. — N’en parlons plus... Peut-être qu’il n’était pas si riche que ca, après tout ! Peut-être qu’il n’avait pas de diamants, ni d’émeraudes, ni d’opales, que tout ça n’est qu’une rumeur et... — Ou peut-être qu’il était vraiment riche et que Julien... — Qu’est-ce que Julien a avoir là-dedans ? demande la jeune fille en colère. Tu crois qu’il a volé les diamants, c’est ça? — Chut ! Arrête de crier ! Delphine, reponds à ma question : d’après toi, qui tire parti de la mort de notre oncle ? — Eh bien... nous ? — Exactement. On va sans doute hériter des terrains. Toi, tu auras ta part et ton mari pourra enfin commencer à construire ses logements. — Tu es en train d’accuser Julien de meurtre ? — Oui. Je crois qu’il... — Tais-toi ! Je ne veux plus t’entendre ! Delphine sort de la chambre en courant. — Delphine ! crie Nicolas en la suivant. Attends ! La porte reste ouverte. Luciani s’apprête à sortir de sa cachette quand il entend des pas dans le couloir. C’est Marie, la propriétaire de l’auberge, en compagnie d’Aurélie et de Catherine. Luciani se remet immédiatement derriere les rideaux. — Au village, tout le monde raconte que Serge a été ton grand amour, dit Aurélie, en entrant dans la chambre. — On dit beaucoup de choses..., repond Catherine. Elle tremble et semble mal à l’aise. Puis elle ajoute : — Nous sommes là pour donner un coup de main à Marie, pas pour perdre notre temps en bavardages inutiles... — Ce n’est pas la peine de te vexer ! — Je ne me vexe pas, mais je n’aime pas qu’on raconte des choses sur moi ! C’est clair ? Marie intervient. — Arrêtez de vous disputer, je vous en prie. C’est déjà assez pénible pour moi de mettre de l’ordre dans les affaires de mon frère. Si, en plus, je dois vous entendre vous disputer... Le téléphone sonne à l’étage au-dessous. — Je vais repondre. Je reviens tout de suite, dit Marie. — Je viens avec toi, ajoute Aurélie. — Moi aussi, je viens. Je n’ai vraiment aucune envie de rester ici ! dit Catherine. Les trois femmes sortent, mais quelques minutes plus tard, des pas se dirigent à nouveau vers la chambre. Quelqu’un entre et referme soigneusement la porte derriere lui. Luciani tend l’oreille. Il a l’impression que quelqu’un ouvre et ferme des tiroirs. En écartant un peu les rideaux, il apercoit la main d’une femme qui prend une petite boite blanche d’un sac et la remplace rapidement par une autre boite identique qu’elle vient de sortir d’un des tiroirs. Puis, c’est au tour de l’armoire... Une veste glisse d’un cintre. Un morceau d’écorce et une feuille d’arbre tombent par terre. La femme que Luciani est en train d’observer depuis quelques minutes se baisse et ramasse la feuille, mais elle ne voit pas le morceau d’écorce qui a roulé jusqu’aux pieds du gendarme. Elle retourne la feuille dans ses mains... d’un air ravi. — C’est une feuille de l’orme ! s’exclame-t-elle. Quelques secondes plus tard, elle quitte la pièce. Le gendarmesort de sa cachette. Après avoir ramassé le bout d’écorce etrécupéré