Renfield : Comment suis-je tombé aussi bas Pour devenir votre chose? Jetant aux pieds de votre lit Des vierges au visage de rose? Et pourquoi donc vous ai-je suivi Si loin de mes propres ténèbres Et pourquoi donc suis-je celui Qui n’a que la force des faibles ?
Dracula : Mon ami, ne t’inquiète plus Ni pour Lucy, ni pour Mina Et que t’importe que je tue Qu’importe le sang que je bois Laisse-moi t’offrire ce butin Au ventre noir comme le soleil Il est temps de prier les saints Des paradis artificiels
Renfield : Assez ! je n’en peux plus déjà Je veux redevenir poussière Fragile et nu dans mes hivers Que les ciels éloignent de moi
Dracula : Que les ciels se moquent bien de toi Tu es du royaume des enfers Tu es le frère de Dracula Tu appartiens à Lucifer
Renfield : Je n’appartiens plus à personne Je suis la tête contre les mures Pourvu que le mal me pardonne Et m’abandonne dans mes blessures
Dracula : Trop tard, trop tard, il est trop tard : Tu es ce que tu as choisi — Un glacier fou aux ongles noirs ; Je te fais cadeau de ta vie !
Renfield : Enfin j’ai le droit de mourir Sans savoir pourquoi j’ai vécu Pourquoi dès mon premier soupir La vie m’a porté disparu Enfin j’ai le droit de partir De retrouver ma soeur la nuit Enfin je finis de souffrire Et de pourrir au fond de puits Enfin, enfin l’existance a une fin
Enfin il n’y aura plus de matin A regarder le ciel brulé Comme un enfant abandonné Enfin, enfin l’existance a une fin Enfin il n’y aura