La masse uniforme se dirige, Dйgageant une colonne de poussiиre Noyйe par les pleurs et les priиres Les uns se rassurent, quand d’autres prйfиrent se taire Les femmes ont chantйs sur Babi Yar Racontant leurs plus belles histoires Aux enfants rйunis sur Babi Yar Dйtournant du vide leurs regards L’odeur emmenйe par le vent Ne laisse aucun doute, personne n’en sortira vivant Le cortиge s’avance calmement Se cherchant des yeux, ils s’alignent lentement Et saisie d’effroi, les viscиres se libиrent Dйgueulant de peur sur des pиres et des mиres Remuent encore des corps nus qui espиrent Mais personne ne revient du ravin de la grand-mиre Les femmes ont chantйs sur Babi Yar Racontant leurs plus belles histoires Aux enfants rйunis sur Babi Yar Dйtournant du vide leurs regards Debout, en avant Les arbres vous contemplent, silencieux Comme autant de tйmoins muets, debout, des arbres silencieux