Ma page est vierge Je suis devant Il me faut écrire un roman Et je gamberge Me tiens le front En cherchant une inspiration Si dans une heure J'ai pu noircir quelques feuillets Mon éditeur Pourra me consentir un prêt Que ma concierge Guette déjà Car mon loyer N'est pas payé Depuis six mois
Je me concentre Mais rien ne vient Et je suis mangé par la faim Car dans mon ventre Au désespoir Il n'y a pas même un café noir J'ai beau chercher Comment faire un repas gratuit Dans le quartier Je n'obtiens plus aucun crédit Et quand je rentre Chez eux parfois Les commerçants Sont menaçants Dès qu'ils me voient
Muse ma reine Ma tendre amie Mon doux cœur et mon pur esprit Mets-moi en veine Je suis à court Je t'en prie, viens à mon secours Donne-moi donc Trois personnages et un décor Qui connaîtront La vie, l'amour et puis la mort Que ça devienne un best-seller Qui m'offre un jour Et le Goncourt Et l'habit vert Mon cœur bat vite Ça y est, ca y est je crois Mon roman s'écrit malgré moi Quand je cogite Ma plume court J'en oublie tout ce qui m'entoure Je suis génial J'ai fini l'œuvre en une nuit Le point final Est au bas de mon manuscrit Je sollicite Mon éditeur Qui m'éconduit Avec mépris Ah! Quel malheur
Depuis je sombre Dans la folie Et je dis adieu à la vie Dans la pénombre Sans oraison Je me fais un trou dans le front Je vois d'en haut Les gens s'arracher mes bouquins Souvent il faut mourir Pour devenir quelqu'un Mais comme une ombre Souvent la nuit Je reviendrai, je le promets Et sans répit Je ferai peur Aux éditeurs Toutes les nuits Je ferai peur Aux éditeurs Toutes les nuits.