C'est pas seul'ment ma voix qui chante, C'est d'autres voix, une foule de voix, Voix d'aujourd'hui ou d'autrefois, Des voix marrantes, ensoleillées, Désespérées, émerveillées, Voix déchirantes et brisées Voix souriantes et affolées, Foll's de douleur et de gaieté
C'est la voix d'un chagrin tout neuf, La voix de l'amour mort ou vif, La voix d'un pauvre fugitif, La voix d'un noyé qui fait plouf. C'est la voix d'une enfant qu'on gifl', C'est la voix d'un oiseau craintif, C'est la voix d'un moineau mort de froid Sur le pavé d'la rue d'la Joie.
Prenons−nous la main, le long de la route. Choisissons nos destins sans plus aucun doute, J'ai foi et ce n'est rien qu'une question d'écoute, d'ouvrir grand nos petites mains coûte que coûte
D'autres voix chantent un vieux refrain C'est leur souv'nir, c'est plus le mien. Je n'ai plus qu'un seul cri du coeur : J'aim' pas l'malheur, J'aim'pas l'malheur Et le malheur me le rend bien. Mais j' le connais, Il m'fait plus peur. Il dit qu'on est mariés ensemble : Mêm' si c'est vrai, je n'en crois rien.
Et les douaniers du désespoir Peuv'nt bien éventrer mes bagages, Me palper et me questionner, J'ai jamais rien à déclarer. L'amour comm' moi part en voyage, Un jour je le rencontrerai ; A pein' j'aurai vu son visage Tout d'suite je le reconnaîtrai.
Prenons−nous la main, le long de la route. Choisissons nos destins sans plus aucun doute, J'ai foi et ce n'est rien qu'une question d'écoute, d'ouvrir grand nos petites mains coûte que coûte
C'est con ce qu'on peut être con à se cacher d'soi−même, C'est con ce qu'on peut être con car l'autre n'est que l'reflet de c'qu'on s'met à couvert.