Il est né un jour de printemps Il était le septième enfant D'une famille d'ouvriers N'ayant pas peur de travailler Comme un million de gens Ils ont grandi dans un quartier Où il fallait pour subsister Serrer les dents et les poings fermés
Autour de lui, y’avait plus petit et plus grand Des hommes semblables en dedans
En mangeant un morceau de pain Il avait vu que le voisin Avait quelque chose sur le sien Qu'il aurait bien aimé goûter Comme un million de gens Il a cessé d'étudier Car il fallait pour mieux manger Serrer les dents et travailler
Autour de lui, y’avait plus petit et plus grand Des hommes semblables en dedans
Puis un jour il a rencontré Une femme qu'il a mariée Sans pour cela se demander Si du moins il pouvait l'aimer Comme un million de gens Ils ont vieilli dans leur quartier Et leurs enfants pour subsister Serrent les dents, les poings fermés
Mais autour d'eux y’aura plus petit et plus grand Des hommes semblables en dedans
Comme un million de gens Qui pourraient se rassembler Pour être beaucoup moins exploités Et beaucoup plus communiquer Se distinguer, se raisonner, s'émanciper Se libérer, s'administrer Se décaver, s'équilibrer, s'évaporer S'évoluer, se posséder
Mais autour d'eux y’avait plus petit et plus grand Des hommes semblables en dedans