Son cul à tout le monde, son coeur à personne Au milieu des sirènes de navires qui résonnent Elle occupe, consciencieuse, un bout de trottoir Offrant aux âmes perdues quelques vestiges d'espoir.
« Fille perdue ! » disent les femmes honnêtes « Fille perdue ! » disent les femmes honnêtes « Fille perdue ! » disent les femmes honnêtes Du mépris des braves gens, elle a vite fait le tour En voyant les bourgeoises monnayer leur amour A l'étude d'un notaire au lourd ventre gris Un sac de Louis d'or à la place d'un mari
« Fille perdue ! » disent les femmes honnêtes « Fille perdue ! » disent les femmes honnêtes « Fille perdue ! » disent les femmes honnêtes
Ni plus trompée ni plus trahie qu'une autre Dans une mare de boue où chacun se vautre Elle touche en euros sonnants et trébuchants Ce que d'autres négocient en fleurs et restaurants
« Fille perdue ! » disent les femmes honnêtes « Fille perdue ! » disent les femmes honnêtes « Fille perdue ! » disent les femmes honnêtes
Le froid et la pluie fouettent son visage Le brouillard écrase son unique paysage Elle marche en talons hauts pour ne plus courir Derrière de fausses promesses, un mirage d'avenir
« Fille perdue ! » disent les femmes honnêtes « Fille perdue ! » disent les femmes honnêtes « Fille perdue ! » disent les femmes honnêtes « Fille perdue ! » disent les femmes honnêtes Avant de courrir hanter les discothèques Pour faire à l'arrière des cabriolets Ce qui est honteux lorsque c'est tarifé
« Fille perdue ! » disent les femmes honnêtes « Fille perdue ! » disent les femmes honnêtes « Fille perdue ! » disent les femmes honnêtes
Bientôt elle mourra seule et vérolée Très loin des doux salons dorés Où sous manières et prétentions Se terre la vraie prostitution.
« Fille perdue ! » disent les femmes honnêtes « Fille perdue ! » disent les femmes honnêtes « Fille perdue ! » disent les femmes honnêtes