Les fleurs fanent Les feuilles tombent Les rivières creusent Les faces fanent Les chairs tombent Les enfants chantent tout seuls
Entendez-vous le cri de la fourmi? Le cri de l'homme est encore plus petit La terre tourne, les nuages passent Le ciel est bleu comme au temps des grecs Les vaches broutent et l'herbe pousse Verte et tendre et douce
Un verre avec un fond de vin est resté sur la table Et le vin est devenu sable rouge La pluie tombe et tombe Sur les collines et les érables
Z'avez des bonbons? Non, pas de bonbons... Z'avez des bonbons? Non, pas de bonbons...
Les grandes tempêtes d'automne arrivent pour arracher les feuilles Une brume orange s'est étendue sur la ville en deuil Il a plu toute la nuit une pluie chaude et rassurante Pour les hommes les femmes et puis les plantes
Mais ils ont vu tant de sang qu'ils ont cru qu'il était faux Il ne l'était pas C'étaient leurs amis c'étaient leurs ennemis c'était leur infamie Fallait-il qu'on arrive là un jour
Z'avez des croissants? Non, monsieur, nous n'avons pas de croissants Z'avez du café? Non pas de café Z'avez des gâteaux? Non, monsieur, nous n'avons pas de gâteaux Z'avez des bonbons? Non, pas de bonbons... Z'avez des bonbons? Non, pas de bonbons...
Un petit bouquet de tulipes jaunes a pris sa place dans un pot clair Au milieu de la table depuis hier Une photo en noir et blanc de gens célèbres il y a longtemps Ton père en était si fier
Même les bandits ont des amis Même les menteurs ont un frère et une sœur Et même moi, je me méfie de moi
Mais ils m'ont trouvé comme ils trouvent tout le monde Le spectateur et le spectacle se confondent Le pouvoir n'a pas de cœur Ses sentiments sont littéraires Surveillez ses mains, n'écoutez pas ses mots mes frères
Z'avez des croissants? Non monsieur nous n'avons pas de croissants Z'avez du café? Non, pas de café Z'avez des gâteaux? Non, monsieur, nous n'avons pas de gâteaux Z'avez du pain? Hélas, pas de pain Z'avez des salades?
Monsieur, n'êtes vous pas un peu malade Z'avez des bonbons? Non, pas de bonbons...