Au long de ces montagnes douces, Dis ! viendras-tu pas à l’appel De ton délicat Ariel Qui veloute à tes pieds les mousses ? Suave Miranda, je veux Qu’il fasse juste assez de brise Pour que ce souffle tiède frise Les pointes d’or de tes cheveux ! Les clochettes de digitales Sur ton passage tinteront, Les églantines sur ton front Effeuilleront leurs blancs pétales. Sous ce feuillage du bouleau Blondira ta tête bouclée; Et dans le creux de la vallée Tu regarderas bleuir l’eau. L’eau du lac lumineux ou sombre, Miroir changeant du ciel d’été, Qui sourit avec sa gaîté Et qui s’attriste avec son ombre; Symbole, hélas ! du cœur aimant, Où le chagrin, où le sourire De l’être trop aimé, se mire Gaîment ou douloureusement. Au long de ces montagnes douces, etc
Along these fading mountains, Say! will you not come at the call Of your delicate Ariel, Who turns the moss at your feet into velvet? Sweet Miranda, I want There to be just enough breeze That this lukewarm breath of wind Curls the golden ends of your hair. The little bells of the foxgloves Will tinkle as you pass by, The wild roses will shed On your head their white petals. Under the birch tree’s foliage Your curly hair will become more blond; And in the hollow of the valley You will see the water become more blue. The water of the lake, luminous or dark, Changing mirror of the summer sky Which smiles gaily And saddens in its shadow. Symbol, alas, of the loving heart, Where the sorrows and the smile Of the one too loved, is reflected With joy or with grief. Along these fading mountains, etc