Le voilà sur les genoux Mendiant du bout des bras Un sourire ou trois sous De l'amour un toit Perdu dans sa misère Il ne parle plus Quitté par la colère Sa haine s'est perdue…..
Son cœur a l'amertume D'une vie pleine de guerre Qui doucement le consume Jusqu'à le mettre sous terre Sous terre ou sous un tas D'ordure ménagères Que l'on emportera pas Dans le luxe d'un cimetière
Parfois un voyageur A l'allure impeccable Toise l'enfant de malheur Comme pour lui dit « dégage ! » Il pense qu'il faudrait Que cette race de rien Soit réduite à néant Pour dégager son chemin
Reviens, c'est un homme comme toi, alors Reviens, donnes lui un semblant de vie, mais Reviens, tu pourrais vivre à sa place, alors Reviens, reviens, reviens…….
Celui là chante faux Le seul air qu'il connaît Dans la rame d'un métro Hiver comme été Pour l' public, les badauds Revenant de travailler Aigris de leur boulot Qui ne pensent qu'à rentrer……
Sa vieille voix fatiguée fait deux fois son âge Ses mains tentent de mimer l' histoire d'un partage Auquel il ne croit plus, qui n'existe plus Auquel il a cru mais qu'il a perdu
A un mètre de lui un étudiant grande gueule Parle fort et puis rie se foutant bien d'sa gueule Pour séduire une fille toute fraîche et jolie Qu'on pourrait croire gentille mais qui rie autant que lui
Tais toi, c'est un homme comme toi, alors Tais toi, donne lui une once de talent, mais Tais toi, tu gueules plus faux que lui, alors Tais toi, ……
Et moi je reste là muet les yeux baissés… Honteux de n'rien donner, honteux de n'pas parlé J'aimerais crever ce mal en commençant par là Hélas je reste là muet les yeux baissés
Et mon regard se tourne vers les parois voûtées Où pour un temps séjournent les grandes publicités
La vie y semble belle Et tout le monde est beau A quel monde dois-je croire ? Auquel vaut il mieux croire ?