Chut... Plus un geste, plus un bruit, Laissez-moi recouvrer mes esprits. Sur le fil, oh, sur ce fil, Un souffle, un soupir et fuiiit... Chaque pas semble si fragile Et j'ai si peur du vide, Reculer m'est impossible ; J'avance ou je tombe
Et si je tombe... Oh si je tombe...
Je retrouverai, en apnée, La brume et ses condamnés Dans cet endroit sans issue Où même le temps semble suspendu. J'y errerai encore des années, Le regard plongé dans l'inconscience, À laisser l'ennui dévorer Les délices de mon existence
Mais pour l'heure, Oh oui, pour l'heure...
Je suis un équilibriste, Funambule, fildefériste, Façonnant le fil d'un destin moins triste. J'ai pour horizon la terre entière, Je surplombe les nues et les enfers, Et peut-être que demain je serai loin...
Regardez cette fille au loin Clopinant sur un fil comme le mien... Du coin de l'il elle m'accroche, Comme elle me tiendrait par la main. J'ose un clin d'il, elle l'empoche Et m'invite à la suivre sur son chemin ; Encore ce mirage, je décroche, Non, je ne lui céderai plus rien
Car pour l'heure, Oh oui, pour l'heure...
Je suis un équilibriste, Funambule, fildefériste, Façonnant le fil d'un destin moins triste. J'ai pour horizon la terre entière, Je surplombe les nues et les enfers, Et si tout va bien, demain je serai loin
Je serai loin de ce jour où je me suis perdu, J'avance vers l'aube à pas suspendus, De plus en plus serein, je trace mon chemin...
Et je sens le vent dérider mon visage, Emporter un à un les mirages ; Je vois le jour revenu, Beau comme une main tendue, Et je trace mon chemin ; Demain je serai loin...