A l’approche de la trentaine j’appréhende la cinquantaine Mais seul Dieu sait si je passerai la vingtaine Mon avenir et mes rêves sont donc entre parenthèses A l’heure actuelle, j’ai mis mes cicatrices en quarantaine J’écris ce titre comme une fin de carrière Je suis venue, j’ai vu, j’ai vaincu, puis j’ai fait marche arrière S’il était mon dernier morceau, j’aimerai qu’on se souvienne Que derrière mes balafres, se cachait une reine Voici mon mea-culpa, mon "Mel ne coule pas, non !" Et si le Rimmel coule, sache que mon cœur ne doute pas Je suis entière et passionnée, rêve d’amour passionnel Et toi mon cœur, S.O.S., Est-ce Ô est-ce que tu m’aimes ? J’ai vu le monde sous toutes ses coutures, avide de points de sutures A l’usure elles m’ont eu, ouais mes putains de blessures Je vis en marge de ce monde depuis que j’ai goûté l’enfer Qu’il fait sombre tout en bas, quand t’es perdu sans lanterne J’ai posé un genou à terre en fin d’année 2007 On m’a dit: "Mel, soit on t’interne soit on t’enterre" Qui l’aurais cru ? Moi la guerrière j’ai pris une balle En pleine tête, une balle dans le moral, il paraît que j’ai peté un câble Paraît que j’ai fait dix pas vers Dieu depuis que j’ai sombré Paraîtrait même que je vais mieux depuis qu’on m’a laissé tomber Car c’est comme ça dans la vie: quand tout va bien t’as plein d’amis Puis quand t'éteins, t’entends une voix qui t'dit : "T’es seule Mélanie !" Relève-toi pour ta mère ! au moins fais-le pour elle Relève-toi pour tes frères et sœurs qui aiment tes poèmes et font (Hoyo) Le soir dans les salles (Hoyoyoyo) Quand tu chantes "Petite Banlieusarde" T’entends une voix qui te dis: "bats-toi au moins pour lui C’est peut-être l’homme de ta vie, peut-être le père de ta fille" Et puis la voix se fait rare et tu t’écroules Y’a plus de MTV-Award à l’hôpital pour t’aider quand tu coules Car je l’avoue, ouais c’est vrai, j’ai fait un tour chez les dingues Là où le bonheur se trouve dans des cachetons ou des seringues Là où t’es rien qu’un malade, rien qu’une putain d’ordonnance Au Vesinet, à Sainte Anne, t’as peut-être croisé mon ambulance J’ai vu des psys se prendre pour Dieu, prétendants lire dans mon cœur Là-bas, là où les yeux se révulsent après 21 heures Seule dans ta chambre, quand faut se battre tu déchantes Ces putains de médocs sont venus me couper les jambes Au fil du temps sont venus me griller les neurones Ces charlatans de psys ont bien vu briller mes euros Tous des menteurs, tous des trafiquants d’espoir C’est juste que j’avais un trop grand cœur pour un avenir trop illusoire Prenez ce titre comme un pavé dans la gueule ou dans la mare Vous n’arrêterez pas mes coups de cœur avec du Loxapac Anti-psychotiques, antidépresseurs, anti-anti "Normal que vous soyez folle, vous êtes trop gentille-gentille" En vrai, je suis comme tout le monde, mi-sagesse, mi-colère Eux m’ont dit "Vous êtes malade à vie, vous êtes bipolaire" Moi j’y ai cru comme une conne alors j’ai gobé Vu de quoi calmer mon cœur au fond d’un gobelet Le visage marqué par mes démons, ouais j’ai pété les plombs C’est fou comme y’a du monde qui t'aime quand tu vas taper le fond Ils sont heureux quand tu t’écroules, car tout à coup ils se sentent forts Mais quand je faisais jumper les foules, eux, ils étaient morts Ouais ils étaient morts de jalousie, donc heureux que Diam’s crève Et quand bien même ce fut vrai, Mélanie se relève Aujourd’hui Mélanie plane, j’appelle ça ma renaissance Quand mon ventre est plein, j’ai le cœur plein de reconnaissance Au final, c’est toujours les mêmes, toujours les vrais qui me soutiennent Ceux-la même qui m’aiment, que je pleure de rire ou de peine J’écris ce titre comme si c’était le dernier de ma vie Besoin de cracher ce que j’ai à dire, besoin de te raconter ma crise À l’heure qu’il est, ici-bas, si je jure que je vais bien C’est que tout le temps, derrière moi, tu peux croiser Sébastien Laisse-moi rendre hommage à ceux et celles qui m’encouragent Les seuls qui peuvent prétendre faire partie de mon entourage Un jour, j’ai changé de phone, sans prévenir personne Et là j’ai vu ceux qui ont cherché des nouvelles de ma pomme Souvent je me dis, à ma place, qu’est-ce que t’aurais fait si t’étais Diam’s ? T’aurais fait péter le champagne, ou tenté de t’acheter des larmes ? T’aurais profité de ta gloire pour snober ton public Ou comprendre qu’avec ta gouaille tu pouvais aider l’Afrique ? Dis moi, t’aurais fais quoi si t’étais moi ? Est-ce que t’aurais tout claqué dans la soie, ou vaqué dans le noir, dis-moi ? Qu’est ce que t’aurais fait hein, qu’est ce que t’aurais fait ? Quand pour un simple crochet tout le monde t’intente un procès Qu’est ce que t’aurais fait, acheté un plus grand plasma ? Impossible, vu que chez moi, j’ai déjà un cinéma Ils sont mignons, à les entendre, faudrait ressembler à tout le monde Je t’explique je ne suis pas aux normes, tu le sais, je suis trop ronde T’aurais fait quoi si t’étais moi ? T’aurais arrêté le rap ? Faut avouer que dans ce milieu y’a peu de relations durables T’aurais fait quoi si c’était ton dernier show ? Réclamer des millions d’euros, ou réclamer des-des, des (Hoyoo) ? Moi c’est ce que je réclame (Hoyoyo) Pas que le public m’acclame Mais qu’il chante avec moi nos douleurs communes On est pareil vous et moi on fait péter le volume J’entends rien, je suis sourde quand les connards jactent Quand les médias me traquent pour savoir ce que je cache Je leur ai donné ma plume ; ils ont voulu ma main Je leur en ai tendu une puis ils ont connu mon poing Je suis rappeuse, pas chanteuse, hé, qu’on s’entende bien Je suis hargneuse, pas chanceuse, donc je ne vous doit rien Je suis gentille moi, je m’énerve rarement Mais "Respecte-toi, et on te respectera" m’a dit ma maman Je les regardes qui bataillent pour sortir du noir Ils ne connaissent pas la taille des problèmes que t’apporte la gloire Une épée de Damoclès au-dessus de la tête On ne sort jamais indemne de la réussite ou de la tess' Pire encore quand t'as pas de frère, de père, et que t’es seule À calmer ton seum pour éviter de sortir un gun Plus je connais les hommes, plus je risque de faire de la taule Donc moins je côtoie de monde et moins je compte d’hématomes J’aspire à être une femme exemplaire, je l’avoue Pas pour autant que si tu me tapes je tendrais l’autre joue Non j’ai le sang chaud sans substance caribéenne J’ai juste un ego et une rage méditerranéenne Je suis juste la progéniture d’une sacrée guerrière Je suis la fille d’une armure, la grand mère du rap français Aujourd’hui je suis en paix, donc je peux aider Plaider coupable si toutefois, j’ai engrainé des gens dans le pêché Quand je parlais de suicide ou de mes soucis C’est comme si je n’avais pas saisi pourquoi on s’acharnait à vivre Ouais je sais ce que c’est que d’être vide, rien que des rides Plus de larmes, plus de rire, plus de rage au bide Plus rien qui ne puisse de booster, tu gobes pour te débloquer Mais ton mal-être n’est pas guéri, t’es juste droguée Solidaire envers les dépressifs Solidaire car aucun être humain sur Terre ne pourra vous porter secours Cherche la paix au fond de toi-même Je sais que t’aimerais qu’on te libère, qu’on te comprenne quand tu saignes Et que la vie n’a plus de goût Faut savoir qu’à l'hôpital, j’ai comme perdu la mémoire Donc du passé, je ne garde que ce qui m’a donné espoir Je comprends le Monde, maintenant, je comprends les cons En fin de compte, on aura tous à rendre des comptes Alors je m’empresse d’être une fille aimante Envers celle qui m’a porté plus de 8 mois dans son ventre Elle qui a souffert le martyr le jour de l’accouchement Mérite bien que je la couvre de bisous et de diamants Ouais je m’empresse d’être une adulte pour aider mes petites sœurs Même si dans le tourbus je ressemble plus a Peter J’aime le speed et l’attente La droiture et la pente Car je suis le gun et la tempe Rien que je rappe car je ne parle plus trop Voici un égotrip très gros Ouais, voici mon plus beau titre J’ai pris la locomotive en pleine course Émotive, j’ai pris la connerie humaine en pleine bouche Je suis trop fragile pour ce monde, donc parfois je me barre Et sitoutefois je tombe, ben je me relève et je me bats Il n’y a pas de place pour les faibles, la vie est une lutte Tu veux devenir célèbre ? Saches que la vie de star est une pute : Elle te sucre ta thune, te sucre tes valeurs T’éloigne de la Lune dans des soirées V.I.P. sans saveur Considère-moi comme une traître ; j’ai infiltré le système Aujourd’hui je suis prête à ne me déf