Flanelle rose et chaussettes blanches Une peau de soie rien sur les hanches La belle enfant De fil en aiguille tisse la toile Qui lui permettra de mettre les voiles Un jour vers ses choix
Popeline grandit Élevée dans du coton elle s’imbibe de tout Popeline s’éveille Elle tend l’oreille aux poètes de son temps
Sous les chemises à fleurs les cœurs se fanent M.L.F. Luther King & Vietnam Dieu ait leurs âmes Amen Elle n’a pas l’étoffe d’une héroïne Mais elle a la fibre « social in » Pour faire le plaid aux victimes
Popeline mûrit Elle veut comprendre les gens par le biais des choses Popeline travaille A aimer ce qu’elle fait avant qu’on ne l’aime
Belle comme un camion qui consomme Sur le canapé de moleskine l’homme En bonne et due forme Tombe en quenouille devant sa jolie Lui dessine une robe de samit Elle lui dit oui
Popeline séduit Elle va enfin jouer le rôle de sa vie Popeline maman Si l’amour rétrécit il se multiplie
Quand on a plus l’âge de refaire le monde On a atteint celui de se refaire la tronche D’un tissu de mensonges Ça fait vraiment bizarre de vieillir Quand on a été jeune toute sa vie et dire Que c’est irréversible
Popeline sourit Elle a appris à prendre et à lâcher prise Popeline oublie Sa vie dans un petit cahier d’écolier