Des profondeurs extrêmes de l'âme. Je scrute l'éternel. Où tout est suprême. Transcende ma destinée. Alors que tout est monotone. Mon âme sincère pénètre le vieil humus fané...
Dans le trouble nocturne de ce cimetière forestier. Mon visage de colère apparaît de noir et de blanc. S'échappant d'une lumière venue de l'obscurité. Visage d'extrême vérité.
La mousse s'étend sur l'écorce des cadavres d'arbres de cette forêt hantée. Vieille forêt où des corbeaux volent comme des ombres spectrales. Dans l'humidité hivernale où cette mousse anime ma misanthropie, envahit le cœur de l'automne. O suprême grisaille! Monotone Grisaille!
Les arbres sont inhumains, ils exècrent la faiblesse. Et leur puanteur insultante, leur être... humain. Humain putride que je viole. Humain dans la terre. Humain dans l'aveuglement du bâtard dieu. Humain sans peau ni cerveau.
Je scrute l'infini immense et démentiel, l'armée monotone de la vie morte et je me vois en guerrier. Brandissant la pureté des arbres et de la lune. La lune et l'armée d'étoiles, l'armée lancinante de la mort vivante.
L'ère est éternelle et belle telle les ombres lunaires. Un visage dans le vien de l'obscurité. Une rage dans la lumière du néant.
Une feuille morte chute sans jamais tomber. Le faux empire tombe et s'écrase devant mon hurlement suprême.
De ma grandeur âme - supérieure, pure, nihiliste - je vois sur l'humus glacé, un chat huant: Belle innocence nocturne, vraie vie. Humanité complète. Misanthropie.
Je retourne dans un brouillard funéraire, dans ces champs boueux ou la pluie s'écrase. La pluie vengeresse sur les assassins, sur les humanistes.
Je suis un crapaud en haine qui hurle et bave sur eux. L'ère de l'art noir est éternelle sous la pluie de Drakonhail.
Il pleut, il pleut, il pleut...
Du vide de tout j'ai vu une masse peaux noires... la lune est blanche. Coupables d'être, indigne de l'éclat de l'humus. Ces putes de noirceurs du passé...
...Du passé de la fleur misanthrope.
Dans mon cimetière glacé, au loin des formes errent. Mes femmes niaises sans peau et sans fierté. Mes hommes sans sexe, humiliés. Et leurs crottes de gosses sans pureté. Dans la glace je vois ma blancheur, peau morte. Un inhumain en ombre, en noir.
Une armée pour la fierté individuelle.
La noirceur s'abat, la noirceur hait, la noirceur venge la vérité bafouée. Elle éradique la joie bonté, elle agrandit le sourire minable de sous âmes.