Il me vient par la fenêtre Des musiques de la rue. Chaque estrade a son orchestre. Chaque bal a sa cohue. Ces gens-là m'ont pris ma fête. Je ne la reconnais plus.
Dans ma chambre, je me chante L'air que nous avons valsé. Je regarde la cocarde Où tes doigts se sont posés.
Tu m'as dit : "Tu es si belle." Et tu as, l'instant d'après, Ajouté : "La vie est bête". J'ai compris que tu partais. Si tu ne reviens jamais, Il n'y aura plus de quatorze juillet.
Il me vient par la fenêtre Un murmure qui s'éteint, Les chansons d'une jeunesse Attardée dans le matin. N'allez pas troubler mon rêve. Allez rire un peu plus loin.
Que m'apporte, que m'apporte Cette joie de quelques heures ? Je suis morte, je suis morte Et je t'ai déjà rejoint Et mon corps est près du tien Mais personne n'en sait rien...