A l'heure où tout se perd, je jure que j'oublie rien Quand d'autres passent leur chemin comme sur un coup de tête Tout commence un huit décembre, sous un soleil un peu froid Celui qui donnera l'allure, et la couleur de ma voix J'sais pas s'y avait du sens à c'que j'arrive ici Dans cet amour partagé, celui qui semblait invincible Pourquoi moi plutôt qu'un autre, c'est la question qu'on oubliera Dans cette peur de grandir et ces choses qu'on nous dit pas C'est fou comme on fusionne avec la vie Quand tout semble désordre, qu'on se doit de forger notre propre avis On se fabrique des gants de fer au fond du bac à sable Et plus tard, c'est les miettes du gâteau qu'on ramassera Quel qu'il soit le monde est notre première maison Il nous permet de bâtir notre première prison Souvent j'oublie ce que j'aurais pu faire Je pense à c'que je suis, un soldat de plus dans la fourmilière J'oublie pas mon éthique quand j'ai le moral à zéro Et l'étiquette encrée dans vos coeur et vos cerveaux On est des numéros sur un papier Pas vraiment prêts à se prêter au jeu dans lequel on est embarqué Moi j'oublie pas mes peurs, bien loin de votre hérésie Car tout ça constitue le contenu de mes récits Je n'oublie pas non plus les larmes d'enfant que j'ai versé Les sentiments que j'ai touchés, que j'ai finalement enfermés J'oublie pas les nuits blanches et mon stylo qu'j'ai fait pleurer A noircir le cahier de rimes comme s'il en pleuvait A m'répéter que rien ici ne porte ma signature Que je n'possède rien sinon les sentiers de mon écriture J'oublie pas l'amitié puis sa dégradation Cette sensation de n'appartenir à aucune nation J'oublie pas les leçons, mais pas celles de l'école Celle qui racole les esprits pour instaurer son protocole J'ai souvent oublié que j'ai grandis trop vite A torpiller mes rêves comme s'ils pouvaient devenir possible Trouver l'avenir hostile fait partie de nos habitudes Et taciturnes sont mes couplet s'il s'agit de nos certitudes La plume comme accessoire, on oublie vite hier Derrière la visière y'a toujours quelqu'un sur la civière Je préfère me souvenir, j'suis même hantée par ça Une partie d'moi pousse ici, mais mon coeur est planté là bas On apprend la douleur sur le terrain Mais on apprend à voir plus loin quand on tient un livre entre ses deux mains Paraît qu'en rappant c'texte, j'ai le rôle de MC Mais je n'prétends pas être le maître de quoi que ce soit ici Il m'reste que ça, vous croyez quoi, on maitrise que dalle J'ai envie d'rien, pas même d'un plan d'carrière à deux balles Je me souvient en écrivant ces 48 mesures Et si le temps veut bien, y'en aura quelques millier de plus