À l'écoute de « Pelléas et Mélisande » de son ami Claude Debussy, Erik Satie, bouleversé, écrit à un ami : « Plus rien à faire de ce côté-là ; il faut chercher autre chose ou je suis perdu. » L'anecdote est connue : Debussy lui ayant un jour reproché que ses musiques manquaient de forme, Satie va composer des morceaux « en forme de poire ».
Jusqu'au bout, il va rester taquin : Les « Trois morceaux » sont au nombre de sept, la « Prolongation du même » est entièrement différent de la musique précédente, de même pour la « Redite » qui n'en est pas une. Rien ne sert d'en dire plus sur cette œuvre majeure à deux mains de Satie dont on trouvera toutes les informations possibles dans ses biographies ou sur Internet, mais je vais simplement mentionner un fait moins connu, à savoir la réutilisation de plusieurs de ses précédentes pièces (éditées ou non) dans les « Trois morceaux ».
1. Manière de Commencement (0:00) Utilisation de la Gnossienne de l'acte 1 du Fils des Étoiles, composée en 1891 (aussi appelée Septième Gnossienne).
2. Prolongation du même (2:39) Utilisation de la chanson de Caf'Conc' « Le Roi Soleil de Plomb » (ca. 1900, inachevé, inédit).
3. Morceau I : Lentement (3:30) Composé en 1903
4. Morceau II : Enlevé (4:45) Utilisation de la chanson de cabaret « Impérial-Napoléon » (ca. 1901), ainsi que de la première version de « Le Veuf » (ca. 1899) dans la partie centrale
5. Morceau III : Brutal (7:15) Composé en 1903
6. En Plus (9:09) Utilise sa « Danse » pour orchestre (5 décembre 1890, inédit ?)
7. Redite (11:53) Utilise les mesures 66 à 73 de « The Angora Ox » (ca. 1901)
PLAYLIST - Erik Satie : Œuvre Chronologique Intégrale (En cours): https://www.youtube.com/playlist?list=PLMBU9AhZpg6xnV5ZoGm-cOatzrMub8T_e