Entre les tambours et les étendards. La gloire le caresse. Entre dans l'arène, un monstre de foire. La gloire le caresse. Il se joue des tours et avance une tour d'ivoire. La gloire le caresse. Il vient de jouer sa première pièce.
La gloire le caresse. La gloire et l'ivresse.
Que sonne la ferraille sur ce grand damier. La gloire et l'ivresse. Ce bon vieux cheval est un cavalier. La gloire et l'ivresse. Il déplace des montagnes et se bat jusqu'au sommet. La gloire et l'ivresse. Tous au tapis d'un simple geste
Et elle grouille, elle s'agglutine, La foule se presse aux creux de ses bras. Comme une marrée de mains avides Qui vient mourir aux pieds du roi. Le voilà roi.
Et le géant s'endort sur l'amertume de son œuvre Car le jeu se dévore comme s'avale une couleuvre.
Le voilà pseudonyme, Le visage sans adresse, C'est un souverain anonyme. La gloire le transperce. C'est un fou qui s'anime. Sentez-vous sa détresse ? Il a en lui un abîme. La gloire le transperce.
Elle se divise, elle se disloque, La renommée et ses apparats. C'est son regard sans équivoque Qu'il voit glisser entre ses doigts. Et tour à tour, les cavaliers veulent être roi Pour épouser la reine. Et comme toujours, ces fous à lier ne se doutent pas Qu'ils seront les pions de l'arène.
La gloire nous caresse. La gloire et l'ivresse. La gloire nous transperce. La gloire nous disperse.