Quand les Cyrards quittant l'Ecole A Paris débarquent gaiement Les casos frisés par le vent Se répandent en bandes folles. Ils flottent, ils flottent gentiment Les casoars rouges et blancs.
Ils vont là où le coeur les mène Au nid d'amour pour s'y griser De caresses et de baisers Dont ils sont privés en semaine. Ils frôlent des minois charmants Les casoars rouges et blancs.
Rouges et blancs, ils sont l'emblème Des amours noyés dans le sang, L'adieu que le Cyrard mourant Fait porter à celle qu'il aime. Ceux-là font couler bien des pleurs Qui sont tombés au champ d'honneur.
Ils font l'objet des rêveries Des mamans berçant leur bébé ; Les potaches à l'air blasé Leur jettent des regards d'envie. Ils fuient rapides et légers Comme des rêves ébauchés.
Mais là-bas quand à la frontière Le canon les a appelés Ils vont combattre en rangs serrés ; Pas un ne regarde en arrière. Ils sont les premiers à l'assaut Les valeureux petits casos.
Tantôt les caresses des femmes, Tantôt les balles et les boulets, Aimer, mourir, c'est leur métier De servir la France et les dames. Voilà ce que disent en mourant Les casoars rouges et blancs.