Chaque jour brise ma vie à jamais, à trop y penser le vide écrase la raison, Maman est labile, sale, Corps inoccupé, je le hais, je le sais, Je vomis la douleur d’absorber l’horreur d’accoucher la peur. L’enfer en moi, immobile. Enfant, tu es dans mon lit, sombre ma peur, Entends-moi, je n’y arrive pas. Celle qui crée, ne te reconnais pas encore. Celle qui est, pourquoi n’a pas pu pleurer. Dormez la porte est fermée. Elle voudrait penser sans rien écouter. Amer, le lait se perd, Le sein avarié dans sa bouche écœurée. Elle plonge et vient mourir au fond, Elle habille une poupée, sans jamais regarder, sans jamais abîmer, torturée. [x2] L’enfer en moi, immobile. Enfant, tu es dans mon lit, sombre ma peur, Entends-moi, je n’y arrive pas. Celle qui crée, ne te reconnais pas encore. Celle qui est, pourquoi n’a pas pu pleurer. Unilatérale, l’affliction est un parfait stigmate qui s’enivre d’humiliation. La honte abuse peu à peu de nos corps. Le secret inavouable et la pensée interdite. La puissance est défectueuse quand les cris et les plaintes indiffèrent. L’ange reçu étranger. Dépourvue de geste, la mère-machine s’exécute parfois en caresses déchirées. L’ange s’est détourné de la matrice. Son cœur de fièvre émietté de ne savoir comment le toucher, comment le nourrir, comment le saisir. J’ai perdu la tête, je l’ai cassé sous mes pieds aujourd’hui. J’ai perdu mes mains, je les ais coupées pour ne plus souffrir, De trop te toucher, pour trop t’aimer si je te perds après. [x3]