La tristesse a jeté sur mon cœur ses longs voiles Et les croassements de ses corbeaux latents; Et je rêve toujours au vaisseau des vingt ans, Depuis qu'il a sombré dans la mère des étoiles.
Oh! Quand pourrais-je encor comme des crucifie éteindre entre mes doigts les chères paix anciennes, Dont je n'entends jamais les voix musiciennes Monter dans tout le trouble où je geins, où je vis?
Et je voudrais rêver longuement, l'âme entière, Sous les cyprès de mort, au coin du cimetière Où gît ma belle enfance au glacial tombeau.
Mais je ne pourrais plus; je sens des bras funèbres m'asservir au réel, dont le fumeux flambeau Embrasse au fond des nuits mes bizarres ténèbres!