Francis Poulenc - \"Toréador\" Chanson Chanson Hispano-Italienne d'après une poésie de Jean Cocteau pour voix et piano, FP 11 (1918, rev. 1932) Dédié à Pierre Bertin
Michel Sénéchal, baritone Dalton Baldwin, piano
Texte de Jean Cocteau
Pépita reine de Venise Quand tu vas sous ton mirador Tous les gondoliers se disent: Prends garde... Toréador!
Sur ton coeur personne ne règne Dans le grand palais ou tu dors Et près de toi la vieille duègne Guette le Toréador.
Toréador brave des braves Lorsque sur la place Saint marc Le taureau en fureur qui bave Tombe tué par ton poignard.
Ce n'est pas l'orgueil qui caresse Ton coeur sous la baouta d'or Car pour une jeune déesse Tu brûles toréador.
Belle Espagnole Dans ta gondole Tu caracoles Carmencita Sous ta mantille Oeil qui pétille Bouche qui brille C'est Pépita.
C'est demain jour de Saint Escure Qu'aura lieu le combat à mort Le canal est plein de voitures Fêtant le Toréador!
De Venise plus d'une belle Palpite pour savoir ton sort Mais tu méprises leurs dentelles Tu souffres Toréador.
Car ne voyant pas apparaître. Caché derrière un oranger, Pépita seule à sa fenêtre Tu médites de te venger,
Sous ton caftan passe ta dague La jalousie au coeur te mord Et seul avec le bruit des vagues Tu pleures toréador.
Belle Espagnole Dans ta gondole Tu caracoles Carmencita Sous ta mantille Oeil qui pétille Bouche qui brille C'est Pépita.
Que de cavaliers! que de monde! Remplit l'arène jusqu'au bord On vient de cent lieues à la ronde T'acclamer Toréador!
C'est fait il entre dans l'arène Avec plus de flegme qu'un lord. Mais il peut avancer a peine Le pauvre Toréador.
Il ne reste à son rêve morne Que de mourir sous tous les yeux En sentant pénétrer des cornes Dans son triste front soucieux
Car Pépita se montre assise Offrant son regard et son corps Au plus vieux doge de Venise Et rit du toréador.
Belle Espagnole Dans ta gondole Tu caracoles Carmencita Sous ta mantille Oeil qui pétille Bouche qui brille C'est Pépita.
Poulenc makes his song-composing debut under Jean Cocteau’s wing—the chanson was more or less commissioned (without fee of course!) for a Cocteau-inspired ‘Séance’ a the Vieux-Colombier Music-Hall, crossover 1918-style, where it was almost certainly sung with instrumental accompaniment by its dedicatee, the singing actor Pierre Bertin (1891–1984), the husband of the famous pianist Marcelle Meyer. It so happens that he was the exact namesake of another Pierre Bertin (1899–1979) who was later forced to change his stage name (being the younger member of the actors’ union) to Pierre Bernac. Poulenc used to sing this silly song himself, to the delight of his friends, and was eventually persuaded to publish it, doing so only in 1932. It is a strictly strophic creation, in the manner of a popular hit, the refrain sung slower the third time around. The words are sheer whimsy: the story concerns Pépita, so-called queen of Venice for whom the toreador conceives an unrequited passion. In the manner of a Peter Blake montage the bullring is transported to Venice’s Piazza San Marco, gondoliers become Spanish galleons and the oldest doge in the city enjoys Pépita’s favours, all sheer insouciant nonsense, quasi-surrealist.