Tout se passait bien jusqu'au moment Où ils prirent cette décision. Il était plus que temps Que je fasse une apparition. Onze mois à me prélasser Dans le ventre de ma mère, Qui bien sûr était lassée De cette lamentable affaire. Premier effort accompli J'adoptai comme philosophie De toujours remettre au lendemain Ce qui peut être fait aujourd'hui, De proscrire à tout jamais De ma vie les réveils matins, Torture qui devrait, Depuis longtemps, être abolie.
Je suis le roi des fainéants, L'empereur des inactifs, Le baron des nonchalants, Le prince des oisifs. Faut toujours qu' on m'pousse, Même pour me les tourner, Ce qui me fout la frousse? Ne plus être un ramier. Je suis le pape des vauriens, L'évèque des parasites, Le seigneur des gredins, L'auguste jean-foutiste. Faut toujours qu'on m'pousse, Même pour me les tourner, Ce qui me fout la frousse? Ne plus être un ramier.
La rencontre était inévitable De mon pire ennemi. Il prit la forme d'un cartable Comme piètre panoplie. Ca ne me disait rien qui vaille. J'avais raison d'me méfier. Il n'y a vraiment que le travail Pour être si mal déguisé. Depuis sans cesse je le fuis Aux quatres coins de mon monde, En restant caché au lit Afin qu'il ne me confonde. Je ne veux pas qu' il m'aliène A la Sigourney Weaver. Qu'aucune place il ne tienne Au sein de mes mœurs.
Refrain
Mais les belles histoires Fatalement se corsent, Tant les gens sont féroces Avec les pauvres loirs. Ainsi fusent les critiques, Moralistes au possible, Sortes de gros fusibles De leurs regrets sabbatiques. Antechrist du travail N'est pas un boulot d'singe, Il en faut des méninges Pour signer un long bail.
Refrain
J'suis le roi fainéants, le baron des nonchalants, L'empereur des inactifs, le baron des nonchalants, Le prince des oisifs. X2