J’aimerais y être encore. écouter mon walkman, dans le tapis, ma vielle cassette tapée de FYP. que j’ai probablement reculée manuellement avec mon crayon mine, pendant la dernière période de classe. pour sauver sur les batteries. et le son du punk garage, me rendre l’écho. donner la réplique à ce qui m’anime. et le marathon pour aller voir le plus de show possible. collectionner les billets et les flyers comme si ils contenaient une partie de la soirée passée. et dans le trash, bouger mes 90 livres. comme si je mesurais 6 pieds et que j’étais bâtie très carrée. l’insouciance, la naïve conviction qu’il ne peut rien t’arriver. ne rien penser . oublier complètement la fin de la soirée. embrumée. fumer tellement de pot, ne plus avoir de sous pour manger, ça m’a jamais dérangé. être tellement tout le temps high et adorer. me frotter les mains sur le sapin pour camoufler l’odeur de fumée. mais qui est-ce que je croyais tromper? ouvrir une bouteille de vin a 7 heures le matin, ou une virée sur le pouce pendant laquelle tu oublie de rentrer. sentir que le monde est devant toi. la certitude, d’être unique. perdre la notion du temps, qui a de toute façon de valeur que ce qu’on lui donnait. sans pression, sans horaire, se laisser aller à travers. la journée, la semaine, le temps, jamais mesuré. c’est sur un son de nostalgie que la porte s’ouvre sur les souvenirs d’une époque perdue, maintenant loin mais toujours perceptible. une probable idéalisation du passé, donc les sons plaisants rebondissent au présent et se conjuguent avec ce moment, ce moment même où nous arrêtons.