Chapitre III: Gorthoth le Passeur du Fleuve de L'oubli
Miran alla en direction de l’horizon qu’il n’avait jamais franchi, là où, selon la légende se situait la terre gelée. Chaque pas qu’il faisait lui semblait insurmontable, la faim le tenaillait, et pourtant la force etait son allié. Au fil des lieux, le paysage changeait s’assombrissant en même temps que les pensées qui habitaient Miran. La nuit commençait tout juste a tomber lorsqu-il arriva au bord d’un fleuve. Un homme dans une barque etait la, immobile.
[Gorthoth:] Les étoiles m'annoncent que ce soir, l’un d’entre nous mourra. Elles ne m’ont jamais trompées, mais tu ne sembles pas être l’un de ces guerriers. [Miran:] En effet, je ne suis pas la pour vous tuer, mais plutôt parce que ce fleuve fait obstacle au bon déroulement de ma quête. [Gorthoth:] Alors tu tombes bien, car je suis le seul passeur du «fleuve de l'oubli ». Mais ne te méprends pas, il te faudra t’acquitter du temps de cette traversée. [Miran:] Et quel est le droit de passage ? [Gorthoth:] Rien d’important si ce n’est une partie de ton âme, quelques souvenirs a tes yeux, bien futiles. [Miran:] Mais comment ceci est possible ? [Gorthoth:] Le pouvoir d’un magicien est illimité. Ce prix, acceptes-tu de le payer ? [Miran:] Soit, vous accéderez au plus profond de mon âme une fois de l’autre coté.
Le brouillard s’épaississait au fur et a mesure que la barque avançait sur fleuve. Seul le lent glissement de l’embarcation sur l’eau perturbait le silence de cette traversée.
[Miran (en lui-même):] Comment vais-je payer cet homme, je n’ai rien a lui donner. Que se passerait-il alors s’il découvrait mon passé ? [Gorthoth:] Cesse donc d’être songeur, le voyage est terminé. [Miran:] Et que dois-je faire ? [Gorthoth:] Presque rien, si ce n’est t’allonger. Le rituel terminé, ta mémoire sera effacée, tes souvenirs oubliés La souffrance est imperceptible, et dans quelques minutes, le résultat sera sublime…
Gorthoth mis alors ses mains sur le front de Miran, déposant ainsi une poudre verdâtre. Presque aussitôt une lueur jaillit, une lueur d’un jaune éclatant, mais très vite cette dernière devint opaque laissant place a une immonde gelée noir qui aussitôt enveloppa le corps du passeur. Ce dernier se tordit de douleur, et entre chacun de ses cris de détresse, giclait de sa bouche une salive d’un blanc crémeux.
[Miran:] Que se passe-t-il ? Que m’arrive-t-il ? Je ne veux pas être un enfant de Cebil ! [Gorthoth (vociférant de douleur):] Comment est-ce possible ? Aucune âme ne peut être aussi sombre, même le diable lui-même possède en lui plus d’humanité. Tu es un damné et crèvera comme tel.
Miran était en état de choc, il n’aurait jamais pensé que ce rituel puisse se dérouler ainsi. Mais ce qui l’apeurait le plus n’était pas le visage déjà décomposé du passeur, mais le plaisir qu’il avait éprouvé a le voir s’arracher la peau dans le but de libérer son âme du démon qui y été entré.