C’est avec Celle de droite Que t’as réchauffé la joue gauche De cette tête à claques. T’as dit « On ne baise pas deux filles à la fois Surtout quand la première c’est moi »
C’est avec Celle de gauche Que t’as séché ses larmes En lui disant bien : « Voici venu la fin d’une idylle Qui aura duré trois ans trois mois et trois jours, pile.
Mais ne t’en fait donc pas, Je penserai à toi, Dans chacun de mes bouquins, Quand les dix doigts de mes mains, Auront fait de moi une écrivain. »
C’est avec Celle de droite Que t’as posé sur la route Et « là-bas si j’y suis » Dans un sac. T’as dit : « Ces carnets de route me font Pousser des doutes J’ai peur de mourir idiote Si je reste au fond de ta grotte. »
C’est avec Celle de gauche Que t’as refermé le sac Et poussé son épaule. T’ as dit : « J’emporte le petit porte clefs Que tu m’as donné, Celui qui bipe Quand on le siffle Histoire de pas l’oublier.
Mais ne t’en fait donc pas, Je sifflerai chaque jour, Tellement je serai heureuse, Que les dix doigts de mes mains Aient fait de moi, une voyageuse. »
C’est avec Celle de droite Que t’as croisé les doigts En racontant tes cracs. T’as dit : « Non je sais pas , C’est pas moi pourquoi J’étais même pas là la preuve tu vois, Ca me fait de la peine Que tu penses ça de moi ».
C’est avec Celle de gauche Que t’as fait comme si Tu tombais dans les pommes T’as dit : « Je sais jouer la comédie Et tout le monde croit tout ce que je dis Vite des tracts j’envisage De créer mon parti.
Mais ne t’en fait donc pas, Je parlerai de toi Dans les plus hautes des sphères, Quand les dix doigts de mes mains M‘ auront emmené au ministère. »
Comme les hommes, les femmes demandent Et comme les femmes, les hommes rassemblent Leurs deux mains pour… Grimper toujours plus haut, Fini de laver le bas du rideau Par amour.
Mais l’ambition est une gangrène Qui pourrit les veines des deux sexes Et, comme par réflexe… Celui de droite ou celui de gauche, Si tu regardes tes poignets, Tu verras que tu as Les deux poings serrés.