Au marché de Brive-la-Gaillarde, à propos de bottes d'oignons Quelques douzaines de gaillardes se crêpaient un jour le chignon À pied, à cheval, en voiture, les gendarmes mal inspirés Vinrent pour tenter l'aventure d'interrompre l'échauffourée
Or, sous tous les cieux sans vergogne, c'est un usage bien établi Dès qu'il s'agit d'rosser les cognes, tout le monde se réconcilie Ces furies, perdant toute mesure, se ruèrent sur les guignols Et donnèrent, je vous l'assure, un spectacle assez croquignol
En voyant ces braves pandores être à deux doigts de succomber Moi, j'bichais car je les adore sous la forme de macchabées De la mansarde où je réside, j'exitais les farouches bras Des mégères gendarmicides en criant "Hip, hip, hip, hourra !"
Frénétique, l'une d'elles attache le vieux maréchal des logis Et lui fait crier "Mort aux vaches, mort aux lois, vive l'anarchie !" Une autre fourre avec rudesse le crâne d'un de ses lourdauds Entre ses gigantesques fesses qu'elle serre comme un étau
La plus grasse de ses femelles, ouvrant son corsage dilaté Matraque à grand coup de mamelles ceux qui passent à sa portée Ils tombent, tombent, tombent, tombent et s'lon les avis compétents Il paraît que cette hécatombe fut la plus belle de tous les temps
Jugeant enfin que leurs victimes avaient eu leur content de gnons Ces furies comme outrage ultime en retournant à leurs oignons Ces furies à peine si j'ose le dire tellement c'est bas Leur auraient même coupé les choses, par bonheur ils n'en avait pas Leur auraient même coupé les choses, par bonheur ils n'en avait pas.