Les pêcheurs de perles - À cette voix... Je crois entendre encore (Alfredo Kraus)
À cette voix quel trouble agitait tout mon être ? Quel fol espoir ?… comment ai-je cru reconnaître ?… Hélas ! devant mes yeux déjà, pauvre insensé, La même vision tant de fois a passé !… Non ! non ! c’est le remords, la fièvre, le délire ! Zurga doit tout savoir, J’aurais dû tout lui dire ! Parjure à mon serment, j’ai voulu la revoir ! J’ai découvert sa trace, Et j’ai suivi ses pas ! Et caché dans la nuit et soupirant tout bas, J’écoutais ses doux chants emportés dans l’espace.
Je crois entendre encore, Caché sous les palmiers, Sa voix tendre et sonore Comme un chant de ramiers ! Ô nuit enchanteresse ! Divin ravissement ! Ô souvenir charmant ! Folle ivresse ! doux rêve !
Aux clartés des étoiles, Je crois encor la voir, Entr’ouvrir ses longs voiles Aux vents tièdes du soir ! Ô nuit enchanteresse ! Divin ravissement ! Ô souvenir charmant ! Folle ivresse ! doux rêve !