Tonton Nestor, Vous êtes tort, Je vous le dis tout net. Vous avez mis La zizanie Aux noces de Jeannette. Je vous l'avoue, Tonton, vous vous Comportâtes comme un Mufle achevé, Rustre fieffé, Un homme du commun.
Quand la fiancée, Les yeux baissés, Des larmes pleins les cils, S'apprêtait à Dire " Oui da! " A l'officier civil, Qu'est-ce qui vous prit, Vieux malappris, D'aller, sans retenue, Faire un pinçon Cruel en son Eminence charnue?
Se retournant Incontinent, Elle souffleta, flic-flac! Le garçon d'honneur Qui, par bonheur, Avait une tête à claque, Mais au lieu du "Oui" attendu, Elle s'écria: "Maman" Et le maire lui dit: "Non, mon petit, Ce n'est pas le moment."
Quand la fiancée, Les yeux baissés, D'une voix solennelle S'apprêtait à Dire "Oui da!" Par-devant l'Eternel, Voilà méchef Que, derechef, Vous osâtes porter Votre fichue Patte crochue Sur sa rotondité.
Se retournant Incontinent, Elle moucha le nez D'un enfant de choeur Qui, par bonheur, Était enchifrené, Mais au lieu du
"Oui" attendu, De sa pauvre voix lasse, Au tonsuré Désemparé Elle a dit "Merde", hélas!
Quoiqu'elle usât, Qu'elle abusât Du droit d'être fessue, En la pinçant, Mauvais plaisant, Vous nous avez déçus. Aussi, ma foi, La prochaine fois Qu'on mariera Jeannette, On se passera de vous. Tonton, je vous, Je vous le dit tout net.