Il enleva ses vetements de fer Il enfila un pantalon civil Il deroula une bande molletiere Et pendit a un arbre son fusil Par la bretelle Jeta son casque dans les marguerites Il traversa une ville deserte L'ombre dans la rue coupee par la lumiere L'ombre dans la rue coupee par la lumiere
Il se baigna le soir dans un meandre Ou les poissons qui nagent se posent Au fond des courbes d'eau noire pour pondre Puis il se secha sur l'herbe rose Et tendre Il pensait a sa mere inquiete Aux moissons qui ne seront pas faites Aux coquelicots, aux trefles et aux fourmis Aux coquelicots, aux trefles et aux fourmis
Il rejoignit derriere un tas de pommes La jeune fille d'une ferme sans hommes Il en oublie un peu son amertume Et il s'endort pour la premiere fois Depuis longtemps Sur des epaules et sur des seins de plume A l'est parfois des canons s'allument Il se leva tres tot par habitude Il se leva tres tot par habitude
C'etait l'ete au mois d'aout un dimanche Sonnent les cloches a l'horizon soyeux Il mourut par une matinee blanche Mis contre un mur, un bandeau sur les yeux Mis contre un mur, un bandeau sur les yeux.