Dressée parmi les pierres, c'était une chouett' maison Vers les routes du ciel où l'Irlande est si belle Où les murets le soir ourlent de noire dentelle Des parcelles de tourbiéres et de jonc Faut passer par un ch'min à péter un essieu Où l'on peut voir les nuages courir dans les flaqu's d'eaux Tout au bout des îles vous en mettent plein les yeux Les longs sables d'Ormey et les cornes de Cruagh
Chérissons les instants qui se meurent aussitôt Et qu'on ne reverra plus jamais Chérissons les instants qui se meurent aussitôt Et qu'on ne retrouv'ra qu'au cim'tiére des photos
C'était une chouett' maison où j'entendais la nuit Les camions fous du vent rugir au-dessus d'mon lit Et l' lend'main je regardais la caval'rie charger Crinièr' blanches à l'assaut des rochers Crépit'ments de la pluie en rafales de tambour Dans l'odeur de la tourb' j’écrivais tout le jour Et l'samedi quand j'allais chez Terry faire le plein Au milieu de tout c'monde je m'croyais à Dublin
Chérissons les instants qui se meurent aussitôt Et qu'on ne reverra plus jamais Chérissons les instants qui se meurent aussitôt Et qu'on ne retrouv'ra qu'au cim'tiére des photos
Et l'matin du départ le ciel était tout clair Sur le ch'min je voyais Ahill, Bofin et Claire Un jeun'soleil tout prop' empoudrait les sommets Et les flots du streamstown s'enflammaient J'y suis r'tourné souvent pour d'autres grands bonheurs J'ai des amis là-bas j'leur ai laissé mon coeur Oui mais la derniére fois j'étais un peu perdu Quand mes amis m'ont dit : la maison est vendue
Chérissons les instants qui se meurent aussitôt Et qu'on ne reverra plus jamais Chérissons les instants qui se meurent aussitôt Et qu'on ne retrouv'ra qu'au cim'tiére des photos