Le bateau deja quittait le port Sous le ciel de cuivre et d'eau Dans la foule pressee des passagers Elle me tournait le dos Quelques traits d'ecume s'enroulaient Dans la houle de ses cheveux Mais elle restait le phare de mes yeux Ma lumiere, mon eclat, mon feu
A ma vue, elle s'est mordue la main Sa main qui ne portait plus L'anneau offert avant de partir Pour les soupirs de la guerre L'horizon ouvrant ses longs rideaux L'ile entiere est apparue Paupieres endormies, radeau suspendu Dans le ciel de cuivre et d'eau
Appuyee a l'arriere du bateau Sous le ciel de cuivre et d'eau Le visage dur, elle regardait Le sillage sur les flots A l'ocean, soudain, elle a dit : J'ai attendu trop longtemps Pourquoi l'amour doit-il revenir Pour me faire encore souffrir?
De grands oiseaux blancs Planaient en pleurant Dans le ciel de cuivre et d'eau Lacerant ma vie de leurs voilures Acerees comme des couteaux Je leur ai raconte ma capture Et les annees enchainees La patience dans l'amour puisee Mais ils ne m'ecoutaient pas
Le bateau deja touchait le port Et sur le quai, un enfant L'appelait maman. Elle est partie Sans un regard, sans un cri Jusqu'au soir, je suis reste a bord Quand sonna l'heure du depart L'horizon brulait ses oripeaux Sous le ciel de cuivre et d'eau