J'etais encore venu mettre mon coeur a nu Vous ne m'avez pas cru et vous m'avez fait taire Pour me comprendre il faut pouvoir se mettre nu Comment pourriez vous croire ce que vous n'osez faire ?
Vous sortez les fusils des qu'un oiseau s'envole Le ver qui rampe au sol est a votre hauteur Vous les amateurs d'armes, les coupeurs de parole La peur vous a fait naitre avec un secateur !
Vous devenez vous-meme dans la nuit qui rassure Car c'est par peur du jour qu'on aime l'obscurite Qu'on fuit la verite, qu'on choisit la censure, Vous craignez la clarte, la clarte, LA CLARTE !
Vous confondez toujours le frere et l'adversaire, La forme vous suffit pour condamner le fond En regardant bouger la surface de la mer Vous croyez la connaitre jusqu'en son trefonds
En voyant votre propre reflet dans la glace Vous vous imaginez que vous avez vu Dieu En croyant pourchasser votre ennemi de classe Vous courrez apres vous comme un chien mord sa queue
Vous etes les allies de ceux qui vous detruisent Tissez votre linceul, soyez votre fossoyeur, Personne n'a le monopole des luttes entreprises Si elles meurent ici, elles renaissent ailleurs
Un jour vous heurterez les carreaux comme des mouches Vous voudrez crier contre l'indifference Des gargouillis claques sortiront de vos bouches Et sur vous, en reponse, tombera le silence !
Dans la solitude, je serai mure, J'entamerai le chant de la vie impossible J'ecrirais a midi l'amour demesure Je chanterai la vie pour les quelques sensibles.