[Intro] Je dors toute la journée en ce moment Parce que, la nuit, je veille Je veille, parce que ma femme me trompe Ma femme me trompe avec le marchand de sable
[Couplet 1] Toutes les nuits ma femme devient vacancière Elle s'évade tout en arpentant un arc-en-ciel Elle gambade dans des prairies fleuries Vit des péripéties au milieu d'une oasis et s'embrase Dans un hamac sur une île vierge Sous une cascade pleine de mystères C'est plutôt salutaire, l'unique souci C'est qu'elle a retiré ma bague de son annulaire et pratique l'adultère Avec un nomade bourré de charme Qui l'encourage à savourer le calme À la fois brave aristocrate sans cravate et Zavatta Cet homme à femmes antisocial, un peu vandale, aime Zapata Ce Dom Juan polymorphe, endurant comme Poulidor La prend dans des corridors, je crois qu'elle songe au divorce En plus, il est mastoc, il assure comme Phileas Fogg Et lui fait vivre des aventures en CinémaScope Lui conte des histoires en latin qu'elle comprend Le matin, tout lui semble dérisoire et plombant C'est pourquoi il la raccompagne, s'endort parfois au pied du lit Il m'arrive de marcher sur lui, à l'aube, les yeux engourdis
[Refrain] Ma femme me trompe avec le marchand de sable [x7]
[Couplet 2] Ce ténébreux filou entouré de brume La couvre de bisous de bijoux et de plumes Il lui susurre à l'oreille des insanités Elle est la terre, lui, une mauvaise herbe bien enracinée Ses récits l'excite, elle s'exile Au pays des rêves excessifs Et dans son sommeil, elle s'exprime Crie : "merci", j'en suis vert et dépressif Donc chaque soir, je passe à l'attaque Attrape ma femme par la taille pour faire crac-crac Mais elle me stoppe, baille et me rétorque : "T'as vu l'heure ? Espèce d'insomniaque !" Quoi qu'je fasse, y a toujours un couac Je passe le plus clair de mon temps à nager dans un lac de crasse Ma poisse est tenace, ma solitude infâme ; Il m'arrive de traiter ma femme de prostipute ingrate L'abstinence est une torture Ma main droite et mes cauchemars sont mes compagnons d'infortune J'avoue que je suis jaloux de ce baroudeur nocturne Il me mène à bout, salit mon humeur et m'importune
[Refrain] Ma femme me trompe avec le marchand de sable [x8] Avoir des cornes, ça fait vachement mal