En ce temps de ta jeunesse, pour mes yeux de jeune loup, tu avais noué tes tresses un jour autour de ton cou. Je t'offrais mon innocence dans le cœur d'un anneau d'or, mais le soleil de l'enfance m'aveuglait trop fort encore.
[Refrain] : Mon Hélène, mon Hélène, à l'ombre de la fontaine, sous tes beaux cheveux de laine, mon Dieu, comme je t'aimais! Mon Hélène, mon Hélène, sous les branches du grand chêne j'ai le cœur rempli de peine. Je ne t'oublierai jamais.
Quand nous longions la rivière en descendant le courant, les pieds nus fendaient les pierres comme des poissons d'argent. Tu dégrafais ton corsage et quittais ton jupon blanc. Tourterelle encore sauvage, tu cachais tes seins d'enfant.
[Refrain]
Je n'ai pas sous les étoiles bu la liqueur de ta voix. Je n'ai pas levé ton châle ni dormi auprès de toi. Aujourd'hui de ton visage, aujourd'hui longtemps après, j'ai perdu jusqu'à l'image, mais j'en garde les regrets.