Toujours vif, comme au premier jour de cour Où tour à tour les mecs te matent Claque pas de genoux T’es viré de la cour Tenir le coup, regard froid Fais pas le tocard L’œil au beurre noir Faut mieux le faire que l’avoir Dès le plus jeune âge engrainé A évoluer dans une meute où les l’ego Se fait les dents sur les colliers d’à-côté Où les réputations se font et se défont Où les moins costauds enjambent les ponts Où se défoncent sans modération En guerre permanente avec les autres Les bandes se forment On comprend vite que l’on est plus fort avec ses potes En somme, voici venir l’âge béni Où tu te crois homme, mais t’es qu’un con Et il y a qu’à toi qu’on l’a pas dit Les autres jouent les caïds pour une bille Puis une fille, les poils s’hérissent Les temps engraissent On tape pour des peccadilles Evite les yeux, on doit pas voir quand ça va mal La moindre faille physique ou mentale L’issue peut être fatale On grandit au milieu des rônins Chacun sa barque pourrie Sur sa mer de merde Chacun sa voix, sa vie Devant l’adversité, les coudes se soudent On pousse un kiai de toute sa taille Prêt à mourir comme un samurai
On joue dans un chambaras La fierté, la loi Tue, comme un bon vieux colosawa La main sur le katana Même si la peur m’assaille Je partirai comme un samourai
Les temps passent A grandi entre le fer et la soie La soie, c’est avec le fer qu’il l’a acquise Aux prises avec la pression La presse relate ses actions La prison souvent remplace le paxon Le ponpon s’agite au-dessus de nos têtes Chacun le veut pour lui Un billet pour le manège Gratuit, verrouillé La nuit les lampadaires se morphent en mecs Une seule quête, les pépètes Quand t’as les sous tu drives une 7-20 Et tu touches des seins On lutte Souvent on butte sur le pied du voisin Espace restreint On gueule souvent, on en vient aux mains Pour tout et rien Ça finit devant témoins Et va savoir combien de temps on peut rester sans voir les siens Comprends bien C’est une réalité, pas une BD Les sens toujours éveillés Eviter les embûches Les femmes risquées Les boîtes piégées Les gens ont changé La rue est mal fréquentée Surtout sors pas sans tes papiers Ça peut gâcher la soirée J’ai combattu J’ai eu mon heure, mon jour Je verse un verset pour ceux qui attendent leur tour Et ceux qui ne rigoleront plus On baissera pas les bras On n’est pas né pour ça Même vaincu, on se jettera dans la bataille Pour l’honneur, comme un samourai