Le nez collé, les yeux rivés sur l'écran Ils ingurgitent ce qu'on leur donne pour tuer le temps La télévision est leur seule distraction Le tube cathodique, leur seule religion Le mercredi au cinéma et le samedi, ils remettent ça Les autres soirs, petit écran, pour les gamins et pour les grands Six chaînes en tout, plus celles du câble, les télévores sont au paradis Plus les programmes sont exécrables, plus le public applaudit
La pollution intellectuelle qu'on leur balance en pleine face Sur toutes les ondes, sur toutes les chaînes Les enchaînent à leur poste de télévision, comme une malédiction ! L'outil de propagande par excellence S'est introduit dans leur chaumière Et ne leur laissera pas la moindre chance D'échapper à cette misère intellectuelle, superficielle
Nous ne sommes que des points d'audimat, des esclaves du direct-live Tout est fait pour nous endormir en nous imposant des désirs Nous vivons par procuration des sentiments, des émotions Qu'on assimile sans réflexion, pas de place pour l'imagination Soirée football, plateau télé, attention famille en danger Séries malsaines, images obscènes, bienvenue à l'école de la haine Quand la nuit tombe, leurs yeux se ferment, mais la télé reste allumée Et dans leurs rêves, pas de trêve, d'autres images viennent les hanter