Pour avoir foulé ton pavé Usé mes s'melles sur tes trottoirs Je te connais du bout du pied Du bout du coeur, du bout du r'gard Depuis le temps que je circule Que je coule dans tes artères Cellule parmi tes cellules C'est ton coeur qui me régénère Pour ces heures passées dans tes nuits Ma pudique bourgeoise Où pour me faire le don d'un lit Tu fus plus que courtoise
Je te salue, ma belle Dijon, ô maîtresse burgonde Je te salue, ma vieille Dijon Et nulle part au monde, je n'aurais voulu naître
Bien sûr tu as exacerbé Mes aigreurs de jeunesse Mais tu es longue à décoincer À te bouger les fesses Aussi j'ai voulu te quitter Pour une autre, plus littorale Bien que la fille fût dessalée Me manquait mon canal Et vois-tu, je suis revenu Ma précieuse bourgeoise Et je ne te quitterai jamais plus Pour une plus grivoise
Je te salue, ma belle Dijon, ô maîtresse burgonde Je te salue, ma vieille Dijon Et nulle part au monde, je n'aurais voulu naître
Moi qui te croyais pudibonde Tu as rosi, ce n'est pas sage Voilà que tu te dévergondes Quand moi je passe l'âge Je vais vieillir encore un peu Et cultiver nos différences Au creux de ton cou capiteux Jusqu'au dernier silence J'ai encore quelques heures dans tes nuits À passer, ma bourgeoise Et pour me faire le don d'un lit Tu s'ras toujours courtoise
Je te salue, ma belle Dijon, ô maîtresse burgonde Je te salue, ma vieille Dijon Et nulle part au monde, je n'aurais voulu naître
Je te salue, ma belle Dijon, ô maîtresse burgonde Je te salue, ma vieille Dijon Et nulle part au monde, je n'aurais voulu naître