Je n’étais plus que son amant Je vivais bien de temps en temps Mais peu à peu de moins en moins Je blasphémais ma dernière chance Au fil de son indifférence J’en voulais faire mon seul témoin Mais j’ai dû manquer d’impudence Car me voyant sans exigences Elle me croyait sans besoins
Je protégeais ses moindres pas Je passais mais ne pesais pas Je me trouvais bien de la chance A vivre à deux ma solitude Puis je devins son habitude Je devins celui qui revient Lorsqu’elle revenait de partance Et me voyant sans exigences Elle me croyait sans besoins
L’eau chaude n’a jamais mordu Mais on ne peut que s’y baigner Et elle ne peut de plus en plus Que refroidir et reprocher Qu’on ne soit pas assez soleil L’eau chaude à l’eau chaude est pareille Elle confond faiblesse et patience Et me voyant sans exigences Elle me voulait sans merveilles
De mal à seul, j’eus mal à deux J’en suis venu à prier Dieu Mais on sait bien qu’Il est trop vieux Et qu’Il n’est plus maître de rien Il eût fallu que j’arrogance Alors que tremblant d’indulgence Mon cœur n’osa lever la main Et me voyant sans exigences Elle me croyait sans besoins
Elle est partie comme s’en vont Ces oiseaux-là dont on découvre Après avoir aimé leurs bonds Que le jour où leurs ailes s’ouvrent Ils s’ennuyaient entre nos mains Elle est partie comme en vacances Depuis le ciel est un peu lourd Et je me meurs d’indifférence Et elle croit se couvrir d’amour