10. Un poison violent, c'est ça l'amour ( "Anna", 1967 )
SG. Qu'est ce autre chose que la vie des sens, Qu'un mouvement alternatif, Qi va de l'appétit au dégoût, Et du dégoût à l'appétit, De l'appétit au dégoût Et du dégoût à l'appétit
JCB. Je m'en fous
SG. Ta gueule laisse moi finir, L'âme flottant toujours incertaine, Entre l'ardeur qui se renouvelle, L'ardeur qui se renouvelle, Et l'ardeur qui se ralentit, L'ardeur qui se renouvelle, Et l'ardeur qui se ralentit
JCB. Oh je m'en fous
SG. Mais dans ce mouvement perpétuel, De l'appétit au dégoût, De l'appétit au dégoût Et du dégoût à l'appétit, On ne laisse pas de se divertir, Par l'image d'une liberté errante, Tu sais de qui c'est?
JCB. Non
SG. Bossuet
JCB. Bravo! C'est une oraison funèbre?
SG. Ah non, parce que moi je suis assez cynique, Pour en faire ma ligne de conduite
JCB. Oh t'es degueulasse, degueulasse mon vieux
SG. Ouais ouais, un peu amnésique sur les bords hein, Voilà ou ça mène, Un poison violent c'est ça l'amour, Un truc à n'pas dépasser la dose, C'est comme en bagnole, au compteur 180, à la borne 190, effusion de sang, Voilà je te donne un conseil, Tu tiens à ta peau, laisse tomber
JCB. Tu cours après une ombre tu vois, et c'est même pas la mienne, Encore elle serait sur les colonnes Morris, Je pourrais l'attendre à l'entrée des artistes mais elle est insaisissable, Où veux tu que je la trouve?
SG. Ah mon petit Armstrong Jones il fallait pas faire de la photographie
JCB. Oh toi t'es écœurant, on peut pas discuter avec toi, tu prends tout à la blague
SG. Ah erreur! erreur justement! Un de ces quatre, tu verras, tu me rendras raison. Écoute, Quand tu en auras marre, J'ai une petite pour toi, Complètement demeurée, Mais tellement esthétique